Un an après la mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats se préparent à une affluence moindre lors des traditionnels défilés du 1er-Mai, comme à Angoulême (Charente).
Près de 150 000 personnes sont attendues dans les rues le 1er mai 2024. Le slogan est de lutter pour les droits et les salaires des travailleurs. Après une année 2023 record, avec une mobilisation contre la réforme des retraites, l’année 2024 risque d’être plus apaisée.
A Angoulême, près de 8 000 personnes se sont mobilisées contre la réforme des retraites. En 2024, ce sera sûrement moins. Magali avait l’habitude de manifester, mais elle n’en voit plus l’intérêt.
« Ici, il y a une lassitude. Cela ne sert à rien puisqu’ils ne nous écoutent pas. En fait, nous n’obtenons rien du tout », regrette-t-elle.
Un constat partagé par Sylvie Lavaud, militante de Force ouvrière. « Les gens sont arrivés à un stade où ils étaient un peu blasés. Ils sont plus dans leurs problèmes personnels que de continuer à s’investir et à poursuivre le combat », souligne-t-elle.
“Une forme de fatigue”
Elle distribue des tracts au marché d’Angoulême. C’est le mode d’action de Force Ouvrière pour ce 1er mai. Les gens ne prendront pas le temps de se mobiliser davantage cette année, craint Henri Lalouette, secrétaire général de FO Charente.
« Pour le moment, je dirais que les gens sont plutôt dans une forme de lassitude. Nous aimerions que cela se passe différemment, il faut être très clair. Nous aimerions voir des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes dans les rues. Mais le fait d’aller distribuer ces tracts sur le marché nous permet de créer cette rencontre dans un contexte différent où les gens seront peut-être plus détendus”, assure-t-il.
Discuter notamment des salaires est la priorité des syndicats pour ce 1er mai.
Pierre Bourgès avec Guillaume Descours
