François Legault ou la triste histoire de la confiance brisée

François Legault ou la triste histoire de la confiance brisée
François Legault ou la triste histoire de la confiance brisée

La CAQ entame la seconde moitié de son deuxième mandat. Malgré une forte majorité de sièges, il accuse néanmoins un retard par rapport au PQ depuis plus d’un an déjà.

Le premier ver s’est glissé dans la pomme lorsque François Legault est revenu sur sa promesse phare de 3e lien. Le lien de confiance est complètement rompu. Une partie de ses électeurs, voyant du même coup un Paul St-Pierre Plamondon émerger comme une alternative possible, revient alors dans le giron péquiste.

En politique comme dans la vie, la confiance, une fois perdue, renaît rarement. Il peut parfois revenir, mais à une condition : que le responsable de la casse prenne des mesures concrètes pour le réparer.

Pourtant, c’était tout le contraire. Le 3e lien, les positions du Premier ministre ont changé au gré du vent. Dans le même temps, les services publics, qui constituent un front clé, se sont détériorés. La tempête parfaite.

Dans le domaine de la santé, les soins et les services sociaux sont visiblement privatisés et déshumanisés. Ce mouvement était en cours depuis plusieurs années, mais le problème de la CAQ est qu’elle n’a jamais tenu sa promesse de les améliorer.

Même sur le réseau, personne ne croit au miracle de dessus des armes du secteur privé sera bientôt installé au sommet de la pyramide encore plus centralisée de la nouvelle agence Santé Québec.

Mandat houleux

Autre écueil : le nationalisme de la CAQ, présenté comme un « 3e une voie autonomiste au sein du Canada », se termine par un mirage. La loi 96 ne freine pas non plus le déclin du français.

Dans le monde réel, la crise du logement s’aggrave. Il en va de même pour le problème alarmant des sans-abri. Alors, Northvolt dans tout ça…

A l’aube de la deuxième partie d’un mandat houleux, entre déficit record et coupes budgétaires, qu’en pense le principal protagoniste ? Mystère.

À son départ du PQ en 2009, M. Legault se disait « fier » d’avoir mis en place « des outils qui favorisent la culture de la performance et du résultat dans nos écoles et dans nos hôpitaux ». Vraiment?

L’ancien ministre vedette du PQ avait toutefois une vision d’ensemble. A l’époque, chroniqueur à La Gazettee et à VoirJ’avais écrit, convaincu, que s’il quittait la politique, il vaudrait mieux y retourner ailleurs.

Encore 24 mois

Incapable pour le PQ d’accéder au poste de chef et un jour, celui de premier ministre, en 2011, avec Charles Sirois, un riche entrepreneur libéral, il crée en fait sa propre voiture : la Coalition Avenir Québec.

Objectif : détrôner le PQ, son ancien parti, comme alternative aux libéraux. Mission accomplie en 2018. Six ans plus tard, parce qu’il avait beaucoup promis, les résultats de la CAQ déçoivent néanmoins.

Parce que la tactique de diversion est évidente, voir M. Legault brandir sans cesse l’immigration temporaire et Justin Trudeau comme des épouvantails siamois coupables de tous les maux du Québec devient aussi lassant. Tirer sur une ambulance est trop facile.

Et que dire des romances inconfortables avec les conservateurs de Pierre Poilievre en échange d’un éventuel plat de lentilles ? Que fera le premier ministre Legault le jour probable où M. Poilievre dirigera un gouvernement majoritaire sans une délégation influente du Québec ?

À moins qu’il ne parte avant les élections d’octobre 2026, M. Legault aura les deux mains sur le volant du pouvoir pendant encore 24 mois. Ce qu’il en fera ou non déterminera la suite des événements pour la CAQ.

 
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