Demandeurs d’asile à la recherche d’un emploi

Ce lundi matin, ils sont 20 dans la classe d’Analuz Almanzar, chef d’équipe à INICI, un organisme communautaire situé dans Hochelaga-Maisonneuve. Ils font partie de la première des dix cohortes de demandeurs d’asile qui suivront une formation pour trouver un emploi.


Publié à 00h42

Mis à jour à 5h00

Au total, 400 demandeurs d’asile bénéficiant de l’aide sociale seront formés et accompagnés au cours des prochaines semaines par deux organismes communautaires montréalais, l’INICI et le Centre de soutien communautaire aux immigrants (CACI).

Il s’agit d’un projet pilote financé par le Québec.

«C’est difficile», confie Nadgat, un Alegian de 38 ans. « Je cherche, mais je ne le trouve pas. »

«Je n’ai jamais travaillé», poursuit sa voisine haïtienne, Dieuna, 30 ans, formée comme préposée aux bénéficiaires.

Environ le tiers des immigrants temporaires installés au Québec sont des demandeurs d’asile. Si des travailleurs étrangers temporaires viennent travailler, des étudiants étudier, des demandeurs d’asile sont ici les premiers à fuir leur pays.

Il s’agit donc d’une clientèle différente, souvent plus vulnérable, pour laquelle l’intégration au marché du travail est plus difficile. Résultat, « environ 35 % des demandeurs d’asile bénéficient d’une aide sociale », révèle Marie-Laure Konan, directrice générale de l’INICI.

En plus de leur offrir des formations, les organismes établissent des liens avec des entreprises qui souhaiteraient embaucher ces immigrants.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Marie-Laure Konan, directrice générale d’INICI

Le but du projet est de réseauter avec les employeurs.

Marie-Laure Konan, directrice générale d’INICI

« Nous ne leur demandons pas de les embaucher. C’est leur choix. Mais nous leur demandons de faire une première interview », ajoute Analuz Almanzar.

Les demandeurs d’asile qui participent à ce projet parlent tous français et, pour la plupart, sont diplômés : comptable, enseignant, avocat, infirmier, architecte… Mais ils sont souvent prêts à balayer le balai ou à découper des poulets pour intégrer le marché du travail. .

Le moratoire aide

Le moratoire de six mois sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires à faible salaire à Montréal, récemment décrété par le gouvernement Legault, pourrait favoriser leur embauche.

C’est sûr que ça aide parce que le moratoire nous permet de faire appel à ceux qui sont déjà là. Pourquoi en faire venir d’autres si ceux qui sont déjà là ont besoin d’entrer sur le marché du travail ?

Marie-Laure Konan, directrice générale d’INICI

Les demandeurs d’asile, contrairement aux autres immigrants temporaires, ne sont pas véritablement temporaires : ils n’ont pas de permis avec une date d’expiration et la plupart ne partiront jamais.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

A l’INICI, les demandeurs d’asile, bénéficiaires de l’aide sociale, suivent des formations pour trouver un emploi.

Entre le dépôt de leur demande et l’audience devant la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR), un tribunal administratif chargé d’examiner les demandes et de rendre une décision, il faut généralement 50 mois !

Si sa demande est acceptée, le demandeur d’asile pourra rester et demander la résidence permanente.

Dans le cas contraire, il peut contester la décision ou engager d’autres procédures pour différer son licenciement.

A terme, entre 70 et 75 % des demandeurs d’asile resteront légalement dans le pays, selon l’INICI.

Les autres ? Certains quitteront le pays, tandis que d’autres choisiront de se cacher. Selon différentes estimations, il y aurait entre 500 000 et 1 million de personnes sans papiers au Canada.

Pour aider ceux qui sont ici à trouver un emploi, INICI organise également un salon de l’emploi destiné spécifiquement aux demandeurs d’asile.

La première, qui s’est déroulée en 2022 à la Plaza Antique, a attiré 1.600 demandeurs d’asile, bien plus que les 700 attendus. La seconde, organisée le 4 décembre, en pleine tempête de neige, a rassemblé 3 000 participants.

Le prochain spectacle aura lieu le 28 octobre au Plaza centre-ville, qui pourra accueillir un plus grand nombre de personnes.

« Il appartient désormais aux employeurs d’aller au-delà des préjugés et de donner une première chance aux demandeurs d’asile », déclare Mme.moi Konan. Ils découvriront des collaborateurs engagés, fidèles, aux talents insoupçonnés. »

Apprendre encore plus

  • 2,1 %
    Pourcentage de demandeurs d’asile au sein de la population québécoise

    Statistique Canada

 
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