en Aveyron, un voyage sous terre il y a au moins 5 000 ans

en Aveyron, un voyage sous terre il y a au moins 5 000 ans
Descriptive text here

La grotte de Foissac a déjà livré de nombreux trésors mais elle n’a pas encore livré tous ses secrets.

C’est un étrange voyage sous terre. Un voyage à la fois fascinant et émouvant, au temps du Néolithique et de l’âge de la pierre polie, il y a environ 5 000 ans. Un voyage dans les profondeurs du terroir de Foissac, en compagnie de Sébastien Du Fayet de la Tour, conservateur et gestionnaire des grottes de Foissac. Un homme passionné et passionnant, spéléologue averti, secrétaire fédéral de la Fédération française du tourisme souterrain (FFTS) qui marche dans les traces de son père, Alain Du Fayet de la Tour, ancien cheminot de Capdenac, qui fut l’un des découvreurs de la grotte, à la fin des années 1950.

12 kilomètres de réseau connu

D’avril à fin octobre, le site préhistorique de l’Ouest Aveyron accueille quelque 20 000 visiteurs, le nombre maximum pour éviter les embouteillages en période touristique. En haute saison, neuf personnes assurent l’accueil et le bon déroulement des visites. Toute l’année, Sébastien Du Fayet de la Tour, aidé de deux jeunes Foissacois, Hugo et Mathias, veillent sur la partie aménagée, ouverte au public depuis 1973. « La grotte demande beaucoup de soins, elle est mise en quarantaine pendant 90 joursprécise le spéléologue aveyronnais. Il y a une bonne autorégulation naturelle mais il y a un équilibre à trouver. En plus d’une température constante de 12 degrés, la rivière qui traverse la grotte ne connaît aucun courant lors des périodes de fortes crues, durant lesquelles le niveau d’eau peut varier de plus de 4 mètres ! Ceci favorise particulièrement le dépôt progressif d’un film d’argile. La partie visitable s’étend sur environ 500 mètres. Une infime partie des 12 kilomètres de réseau connus à ce jour. « Sur une partie du réseau, soit environ 1 kilomètre et demi, on retrouve des traces anthropiques sur une période de 100 000 ans.explique Sébastien. Il y a eu trois entrées à des moments différents. La dernière entrée connue a été fermée il y a 1 000 ans.

Pompéi néolithique

L’essentiel des fouilles a été réalisé, de 1980 à 1997, sous la direction de François Rouzaud, chercheur de haut niveau, chef du conservatoire du patrimoine de la Drac de Midi-Pyrénées, décédé prématurément le 24 avril 1999 alors qu’il dirigeait un groupe de collègues du réseau karstique de la grotte de Foissac, pour la préparation d’un stage scientifique. De nombreux objets et pièces néolithiques retrouvés lors de ces fouilles sont présentés dans le petit musée aménagé à proximité de la grotte. « Foissac est une des seules grottes au monde où des squelettes restent en place, c’est un site authentique, une grande réserve archéologique, c’est la Pompéi du Néolithique », Sébastien commente avec enthousiasme. Dans la cavité, classée Monument Historique depuis 1978, on retrouve les traces, dont le squelette parfaitement conservé d’Arthur, d’une soixantaine d’individus. Dans une grande salle, occupée jusqu’au Moyen Âge, Sébastien et son père Alain découvrent en 2006, des peintures rupestres datant d’il y a au moins 20 000 ans représentant de très beaux bisons, antilopes, rennes, bouquetins. . D’intrigantes stalactites, ornées d’yeux, semblent faire référence à une représentation primitive de l’homme. Dans un autre endroit du réseau souterrain du Foissacois, les spéléologues ont retrouvé deux squelettes de lions des cavernes, ainsi que des traces d’occupation par les premiers chasseurs-cueilleurs.

Nouvelle recherche

Plus récemment, en 2014, une statuette en os de bison, sculptée et gravée à l’époque préhistorique, a été mise au jour. Difficile à dater, en l’absence de collagène, elle représente une femme portant un enfant ou un animal. Si les grottes de Foissac ont déjà livré de nombreux trésors préhistoriques, elles recèlent encore bien des secrets. De nouvelles études viennent de démarrer avec une équipe multidisciplinaire du CNRS dirigée par l’archéologue Vincent Ard, spécialiste du Néolithique. Un vaste inventaire est en cours, pour tenter de mieux comprendre l’ampleur et l’importance du site. En juin prochain, les échantillons d’ADN des squelettes présents dans la grotte devraient favoriser de nouvelles avancées scientifiques. Réalisée par le géomètre Yves Couderc, la dernière topographie datait des années 1980.

Dans le cadre de la nouvelle campagne de recherche, Mathieu Savignac et sa société de Capdenac Experts Géo établissent un nouveau catalogue de données géoréférencées du site Foissacois, à l’aide d’un drone Lidar 3D, pour la partie extérieure, ainsi que de tachymètres laser et d’un scanner 3D pour la partie extérieure. l’intérieur de la grotte. Intarissable sur le sujet, Sébastien Du Fayet de la Tour évoque régulièrement la transmission. “Nous sommes tuteurs d’un patrimoine. C’est une philosophie. Il ne faut surtout pas sauter des étapes et accepter, parfois, qu’il y ait des choses qu’on ne comprend pas… »

Ouvert en avril, mai et octobre, tous les après-midi sauf le samedi. De juin à septembre, tous les jours. Visite guidée d’environ une heure. Contact au 05 65 64 60 52 ou 06 19 12 98 28. www.grotte-de-vienssac.fr.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV non binaire, entre rap et opéra… qui est Nemo, lauréat suisse du concours ? – .
NEXT Spécialiste, marketing et développement des affaires