Découvrir les secrets des chants d’oiseaux dans nos jardins avec un naturaliste

Découvrir les secrets des chants d’oiseaux dans nos jardins avec un naturaliste
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Interview : Alain Paquet, guide nature à Natagora.

Pourquoi le chant des oiseaux est-il si intense de nos jours ?

Ce phénomène est appelé « chœur de l’aube » et est l’expression de la formation de couples. Dès les mois de mars et avril, la saison de reproduction des oiseaux bat son plein. Et comme les réserves alimentaires, principalement d’insectes et de graines, ne sont pas encore au maximum, les mâles réservent farouchement et assidûment leur territoire à la reproduction, à la nidification et au garde-manger. Ils chantent donc pour préserver leur espace, repousser les mâles voisins et attirer les femelles.

Ce sont donc les mâles les plus bavards. Les femelles chantent aussi ?

Seuls les mâles chantent, à quelques exceptions près. Les femelles répondent avec tout un vocabulaire d’appels sociaux.

Observons-nous des « plages horaires » pour chaque espèce ?

Oui. C’est le merle qui commence le premier ce concert, dans le noir, avant même le lever du jour. Il se calme ensuite lorsque le soleil arrive. Le rouge-queue noir et le rouge-gorge le suivent à l’aube. Ensuite, tout le monde se joint à la chanson. D’autres attendent que la chaleur monte, comme les fauvettes. En réalité, les morceaux se chevauchent, formant une véritable soupe sonore.

L’après-midi, ils se nourrissent. Et en fin de journée, un renouveau du chant pour de nombreuses espèces se fait entendre.

Qu’est-ce qui peut favoriser le chant ?

Belle météo! Comme nous, les oiseaux apprécient le beau temps. Pluie, vent, temps gris, ils n’aiment pas ça ! Et en milieu urbain, ils chantent bien plus tôt, avec la présence des lampadaires.

Le réchauffement climatique a-t-il un impact sur ce phénomène ?

Oui. La période de chant avance depuis une trentaine d’années, notamment avec l’éclosion des insectes qui arrive précocement, avançant également la période de reproduction, et donc le chant. Nous comptons 5 à 10 jours à l’avance. J’ai été surpris d’entendre des coucous début avril de cette année.

Ceci est particulièrement problématique pour les oiseaux migrateurs, qui avancent leur date de retour, mais moins vite que l’effet du réchauffement climatique. Ils arrivent donc tardivement à l’éclosion des insectes, ce qui les désavantage par rapport aux oiseaux sédentaires…

Quel est le point culminant du « chœur de l’aube » ?

Il culmine vers le 1er mai. Car c’est la période où les oiseaux migrateurs ont tous rejoint les passereaux sédentaires. La vague de fauvettes, de pouillots, de coucous et d’hirondelles ajoute une couche de chant à l’opéra !

C’est aussi l’époque où les fleurs et les feuilles s’épanouissent, offrant le spectacle le plus magique de l’année pour un naturaliste.

En juin, certaines espèces chantent à nouveau fort, comme la mésange, dans l’espoir de trouver une seconde femelle pour une autre couvée.

Et fin juin, les chansons s’éteindront lorsque les petits seront élevés, et il n’y aura plus de défis pour la nourriture. Les stocks d’insectes et de graines seront à leur maximum en été. Pas besoin de défendre une zone bec et ongles. Puis les forêts et les prairies redeviendront silencieuses en juillet.

Découvertes ce 1er mai

Ce mercredi 1er mai, pas de grasse matinée pour les mélomanes curieux de chants d’oiseaux ! C’est « l’aube des oiseaux ». Aux premières lueurs du matin, des dizaines de guides nature donnent rendez-vous à des petits chanteurs à plumes sur une trentaine de sites en Wallonie et à Bruxelles.

Tel un musicologue jouant d’un instrument particulier dans un orchestre, les guides passionnés aident à identifier chaque trille de chaque espèce. De nombreuses promenades sont précédées de présentations ou de conférences sur des thématiques variées. Comme à Gouy-lez-Piéton, où le guide Alain Paquet présente les oiseaux des plaines agricoles et leur déclin, rappelant l’alerte de Printemps silencieux (1962) de Rachel Carson, un des premiers ouvrages écologiques dénonçant les méfaits des pesticides.

Et le guide nous rappelle le plaisir d’observer les oiseaux. “C’est un groupe d’êtres vivants extrêmement accessibles. Nous sommes peut-être plus proches des mammifères. Mais on ne peut pas les voir ! Par contre, quand on regarde dans le jardin, les oiseaux sont visibles partout et sont bruyants ! Ils sont diurnes comme nous, utilisent les mêmes canaux sensoriels que nous : l’œil et l’oreille, et peu d’odorat… Nous sommes plus proches d’eux qu’on ne l’imagine.« L’événement a lieu une fois tous les trois ans. Équipez-vous d’une paire de jumelles. Inscription parfois obligatoire.

Programme: www.natagora.be/aube

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