Masochiste par la force des choses. La vie des dirigeants n’est pas des plus simples de nos jours et rien ne semble annoncer l’arrivée de jours meilleurs dans un futur proche. Une étude réalisée par l’agence de communication Groupe Zeno le Temps Financiers confirme qu’il existe un profond décalage entre les actions menées par les patrons et les aspirations sociétales des consommateurs.
Enjeux sociétaux
Cette vaste enquête réalisée auprès de 7 051 répondants dans sept pays (France, Allemagne, Royaume-Uni, ÉTATS-UNIS, Canada, Chine Et Singapour) axé sur les questions sociétales liées au changement climatique, à la polarisation politique, à la santé mentale, à l’immigration, à la discrimination raciale, aux droits reproductifs, à la pauvreté et aux droits de l’homme. LGBTQ+ et l’instabilité économique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ses résultats montrent à quel point l’écart entre les entreprises et les individus en matière de RSE ne cesse de se creuser d’année en année.
Toujours plus…
81% des personnes interrogées estiment qu’il est important pour les managers d’aller au-delà des réglementations en vigueur concernant les enjeux sociétaux. Pour 68% des personnes interrogées, le ” meilleur positionnement » les entreprises apporteraient soutien et sensibilisation, en privilégiant les partenariats avec des tiers directement concernés par le sujet. « Les consommateurs ont des attentes élevées envers les entreprisesnous résume Cendrine Sérorle directeur général de Zénon France. Ils souhaitent notamment qu’ils s’impliquent davantage dans les questions liées au climat. L’alimentation figure également dans le TOP 5 des priorités des Français, un cas unique dans notre étude. Leurs revendications ne cessent de se renforcer car les citoyens ont l’impression que les politiques et les institutions ne répondent plus à leurs attentes.. Cette pression accrue commence à peser lourdement sur les épaules des PDG.
Attentes irréalistes
69% des managers interrogés dans cette étude affirment que les attentes des consommateurs envers les entreprises, pour répondre aux questions sociétales, sont irréalistes. Près des trois quarts d’entre eux (74%) estiment qu’ils resteront la cible de critiques, quelles que soient les mesures qu’ils prendront. Face à ce constat d’échec, 48% des sondés pensent qu’il leur sera plus difficile de s’impliquer dans les enjeux sociétaux à l’avenir, mais 84% reconnaissent que ces enjeux sont trop importants pour s’en préoccuper. se désengager complètement. Réaliste mais déçu. Cette situation ne devrait pas s’améliorer dans les années à venir. « Je ne suis pas sûr que l’écart entre les dirigeants et les attentes des consommateurs se réduise »prévient Cendrine Séror. Dans Francele mécontentement individuel semble encore plus élevé que dans d’autres pays.
Les Français sont les plus critiques
85% de nos concitoyens estiment que le monde va dans la mauvaise direction. Ce taux est 22% plus élevé que dans les autres pays étudiés dans cette enquête. Oui, vous avez bien lu : 22% ! Les Français sont presque autant (77%) à penser que l’économie de leur pays est également sur une pente dangereuse. 72% de interrogé (contre 69 % au niveau mondial) reconnaissent que les entreprises et les marques ont un rôle à jouer dans l’engagement et la résolution des problèmes sociétaux. ” Avoir un impact positif sur la société » est la deuxième attribution la plus importante des employeurs selon eux, derrière « offrir des emplois épanouissants et bien rémunérés ». Toutefois, 63 % des Français (vs 62 % au niveau mondial) s’accordent sur le fait que les entreprises ont encore du mal à s’engager efficacement sur ces sujets.
Une véritable quadrature du cercle
Les patrons semblent aujourd’hui confrontés à un problème insoluble. Les consommateurs attendent d’eux qu’ils s’engagent, qu’ils se battent pour la protection du climat et pour l’égalité des droits, mais ils les critiquent dès qu’ils font un pas ou font une promesse. Toutefois, abandonner l’affaire n’est pas une option. « Les dirigeants n’ont pas le choixalerte Cendrine Séror. Ils doivent s’engager sur les questions de société même si leurs engagements ne plaisent pas à tout le monde. Cependant, il est important de bien choisir vos batailles. Vouloir tout faire n’est pas une option. » Vous êtes bien avancés, messieurs et dames PDG…