Pierre Fitzgibbon n’aime pas la politique et ne s’en cache pas

Pierre Fitzgibbon n’aime pas la politique et ne s’en cache pas
Pierre Fitzgibbon n’aime pas la politique et ne s’en cache pas

Pierre Fitzgibbon, l’actuel ministre de l’Économie et de l’Énergie, refuse de s’engager à mener à bien son mandat. Pour de nombreux observateurs de la scène politique, sa déclaration n’est pas surprenante, compte tenu des rumeurs selon lesquelles il quitterait la politique dans quelques mois, ou tout au plus dans un an.

Il est évident que M. Fitzgibbon n’est pas tombé amoureux de la vie publique et politique. Trop partisan, trop bureaucratique, trop formel, trop lent, trop scruté par les médias, il ne s’est jamais habitué aux règles officieuses qui font partie intégrante de la politique.

Agir rapidement et efficacement

En tant qu’homme d’affaires, il vient de l’école où les décisions doivent être prises rapidement et efficacement, même si elles ne conviennent pas à certains groupes. Cependant, la prise de décision du gouvernement est à l’opposé de la rapidité. Nous devons consulter, négocier, expliquer, convaincre et rendre des comptes. Il existe des comités qui suivent les commissions parlementaires, les caucus et les études de crédit. Tout cela pour se retrouver face à une horde de journalistes en quête de scandales.

  • Écoutez l’éditorial de Yasmine Abdelfadel via QUB :

C’est trop demander à une personne impatiente comme Pierre Fitzgibbon. C’est déjà un exploit qu’il a duré six ans, non sans être interpellé au passage par des questions d’éthique notamment.

Son éventuel départ ne doit pas être perçu comme un signe d’essoufflement dans l’entourage proche du Premier ministre. Pierre Fitzgibbon ne semble pas avoir l’ambition de succéder à François Legault ni de diriger le Québec. Ses ambitions politiques, quant à elles, se concrétisent pratiquement : renforcement majeur d’Investissement Québec, développement d’un nouveau secteur industriel dans les batteries électriques et repositionnement d’Hydro-Québec comme moteur de création de richesse.

C’est d’ailleurs ce dernier projet qui n’est pas tout à fait abouti, le projet de loi devant être déposé avant la session parlementaire en cours.

Photo d’archive, Martin Alarie

Plaques tectoniques

M. Fitzgibbon a souvent été présenté comme le véritable numéro 2 du gouvernement, celui qui a une grande influence sur les décisions prises en conseil des ministres, qui bénéficie d’une confiance quasi aveugle du Premier ministre et qui influence grandement la stratégie gouvernementale. Au départ, la nature ayant horreur du vide, certains chercheront à occuper cette position stratégique, créant forcément certaines frictions.

François Legault le sait et craint ce moment qui finira par arriver.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV un suspect lié à l’affaire des « mains rouges » au Mémorial de la Shoah
NEXT Cellules dopées au sucre contre l’arthrose