à 76 ans, ce médecin généraliste n’a pas l’intention de lâcher son stéthoscope

à 76 ans, ce médecin généraliste n’a pas l’intention de lâcher son stéthoscope
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Quarante-six ans. « Avec le temps, il semble que c’était hier. Mais au niveau de l’évolution des choses, de l’ambiance, de l’activité : c’est le déluge. » Michel Andlauer, 76 ans, est médecin généraliste au Passage d’Agen depuis 1978. Durant ses dix années d’études, les scanners et autres IRM n’existaient pas. « Ils étaient à l’état embryonnaire », se souvient-il. Qu’importe pour ce praticien, qui compte près de 1 000 patients dans son…

Quarante-six ans. « Avec le temps, il semble que c’était hier. Mais au niveau de l’évolution des choses, de l’ambiance, de l’activité : c’est le déluge. » Michel Andlauer, 76 ans, est médecin généraliste au Passage d’Agen depuis 1978. Durant ses dix années d’études, les scanners et autres IRM n’existaient pas. « Ils étaient à l’état embryonnaire », se souvient-il. Qu’importe pour ce praticien qui compte près de 1 000 patients à son actif. « Mes professeurs me disaient toujours : « Tu as deux mains, deux yeux, deux oreilles. Avec cela, vous essayez de faire un examen. » »

Le docteur Andlaeur applique toujours cette philosophie. « Je cherche les réflexes, les signes cliniques, j’écoute… Aujourd’hui, on ne touche plus les malades. C’est à mon avis un drame car on soigne des maladies, et non plus des malades. L’humain est oublié. »

Je ne me vois pas dire non à quelqu’un qui est en mauvaise posture devant la porte de mon bureau.

Le septuagénaire, qui figurait également parmi le premier jury général de thèse en Nouvelle-Aquitaine, n’a toujours pas l’intention de ranger son manteau et son stéthoscope. ” Pour faire quoi ? Je n’ai pas encore trouvé de passion qui me motive. La pêche ? Je ne sais même pas s’il reste du poisson dans les ruisseaux. Jardinage ? Le sol est trop bas. DIY? Hélas, j’ai deux mains gauches ! »

Nouveaux patients

La grande passion de cet ancien élu Passager – il fut vingt-cinq ans membre du Conseil municipal – reste la médecine. «Tant que je pourrai l’exercer, je continuerai. J’aime ça et je réponds aussi à un besoin de la population. »

Parmi ses patients, on compte trois, voire quatre générations d’une même famille. « Je reste le médecin de proximité, celui qui continue les visites à domicile. Oui, c’est énergivore, cela prend du temps. Je travaille au moins dix heures par jour», explique-t-il. Une activité pratiquée sans douleur. Le jeu en vaut la chandelle, selon le fringant septuagénaire : « J’ai développé des relations riches avec mes patients : les moments de partage sont extraordinaires. » Et ils ne sont pas que émus… « A Noël, ils m’offrent du foie gras ; pour mon anniversaire, ils m’ont apporté du champagne et du vin. Je suis aussi gâté pendant la saison des champignons et des palombes», sourit-il. « Tous ces petits gestes font chaud au cœur. »

Hyperactif

Son bureau est désormais ouvert uniquement le mercredi. Ce qui ne veut pas dire qu’il profite de ce temps pour chômer. Lever le pied ? Jamais. « Le matin, je prépare les ordonnances. L’après-midi, je m’occupe des jeunes de la section natation sport études. » Rien n’arrête le praticien en bonne santé, qui avoue avoir parfois besoin d’aide pour marcher, en raison de problèmes de dos.

Seule la désertification médicale le fait tousser. « Au centre médical du Passage, deux médecins vont partir. Cela fera 2 000 patients sans médecin généraliste, en plus des 900 déjà en attente. »

Il peine alors à refuser lorsqu’un nouveau venu à la recherche d’un médecin le contacte. « Il m’arrive de prendre de nouveaux patients. Cela fait partie du métier, au même titre que les rendez-vous quotidiens non programmés, pour des soins qui nécessitent une certaine rapidité de traitement. Je ne me vois pas dire non à quelqu’un qui est en mauvaise posture devant la porte de mon bureau. Pourtant, ces refus sont légion. Et cela a un côté inquiétant… » Inquiétant, car Michel Andlauer insiste : « Nous nous intéressons à l’enveloppe, mais aussi à ce qui motive son fonctionnement. Notre métier, le plus beau du monde, c’est l’amour de l’être humain dans sa globalité et avant tout. »

 
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