Cocaïne, marée blanche dans le Finistère

Cocaïne, marée blanche dans le Finistère
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Par Matthieu Gain
Publié le

21 avril 24 à 12h20

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« J’achetais de la cocaïne 50 euros le gramme et je la revendais entre 70 et 80 euros. » Ses affaires depuis son appartement du quartier de Penvillers à Quimper (Finistère) a duré plusieurs mois.

Sa clientèle, une vingtaine, était régulière. La fourniture de stupéfiants, une formalité pour ce jeune homme de 25 ans, au chômage. Il a été jugé et condamné le 16 février par le tribunal.

Une semaine plus tard, recommencez. Dans le box, un homme de 23 ans au profil plus atypique. Il travaille en CDI près de Quimper, perçoit un salaire de 1 500 euros par mois. Ses offres cocaïne apportez-lui autant sinon plus. Mais ce travailleur n’est pas un gros joueur. Ses bénéfices ont servi à rénover sa maison.

Banalisation et merde Uber

Ces deux cas illustrent banalisation cocaïne. « Il y a quelques années, en matière de stupéfiants, ce produit concernait une procédure sur dix. Aujourd’hui, c’est un sur deux. L’offre a explosé ; la demande aussi», confie une Source judiciaire à Côté Quimper.

Ce qui fait que la poudre circule beaucoup. Comme dans le commerce traditionnel, les trafiquants ont recours aux promotions, aux cartes de fidélité, aux livraisons à domicile après commande sur les réseaux sociaux. Dans le milieu des stupéfiants, ce service est appelé Merde d’Uber et peut générer beaucoup de espèces. « Un livreur peut desservir le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d’Armor. Il peut courir toute la nuit de 20 heures à 6 heures du matin et récolter jusqu’à 10 000 euros”, confie notre Source judiciaire.

Aller vite? « Trop flashy »

Camille Miansoni, procureur de la République de Brest : « Comme 70 à 80 % des marchandises dans le commerce mondial. Pourquoi cela ne serait-il pas le cas pour la cocaïne ? » ©Matthieu GAIN

Mais d’où vient la marchandise ? Comment arrive-t-on à la pointe de la Bretagne ? « Par tous les moyens de transport », commence Capitaine Benoît Andrieux, du groupement de gendarmerie du Finistère. Selon lui, la route semble perdre du terrain.

Les go fasts vont se poursuivre, mais sont difficiles à organiser. Vous avez besoin d’une voiture d’ouverture, d’un transporteur et d’un suiveur. Il faut aussi embaucher deux ou trois personnes par véhicule, les payer…

Capitaine Benoît Andrieux, du groupement de gendarmerie du Finistère.

” LE Dépêche-toi c’est devenu un peu trop tape-à-l’œil», estime un autre gendarme, spécialiste du renseignement.

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La tendance est plutôt à aller lent, avec une seule voiture d’un modèle passe-partout. « Le but est de se fondre dans la circulation. Les trafiquants roulent à vitesse normale, évitent l’autoroute, les grandes villes, les hôtels, etc. », poursuit le capitaine Andrieux.

Mules depuis Guyane Française continuer à transporter de la cocaïne jusqu’à la pointe de la Bretagne. En avion, en train, mais moins qu’avant, selon Camille Miansoni, le procureur de la République de Brest. « Les contrôles ont été initialement renforcés. »

Plus de 520 kg par mer

Les drogues arrivent de plus en plus par voie maritime. « Comme 70 à 80 % des marchandises dans le commerce mondial. Pourquoi cela ne serait-il pas le cas pour la cocaïne ? », constate Camille Miansoni. Sa plaisanterie reflète en réalité une réalité.

En 2023, ce mode de livraison va s’accélérer.

Le colonel Charlotte Tournant, la patronne des gendarmes du Finistère.

Le 16 février 2023, à Brest, la gendarmerie maritime découvre 178 kg de cocaïne cachés sous la coque du vraquier Capella Nord.

Le 11 juin 2023, 343 kg ont été trouvés dans un bois à Guipavas près de Brest après avoir traversé l’Atlantique à bord d’un voilier de 15 m.

La Bretagne exposée au dépôt

Selon nos informations, un peu plus de 3,2 kg de poudre blanche ont également été retrouvés à proximité Roscoff après s’être échoué sur la côte. C’est la conséquence deUN déposer qui n’est pas arrivé à destination.

Cette technique consiste à jeter des balles de drogue par-dessus bord au large des côtes. Ils peuvent être équipés d’une balise GPS. Sur terre, les équipes doivent les récupérer, mais à cause des marées et des courants, cela ne fonctionne pas toujours.

Colonel Charlotte Tournant.
Pour Yves Bourlieux, directeur des douanes de Bretagne, la région ne doit pas devenir une porte d’entrée de la cocaïne vers l’Europe. ©Matthieu GAIN

Yves Bourlieuxdirecteur douane en Bretagne, confirme Côté Quimper que la région et ses 2 730 kilomètres de côtes sont exposées à déposer. ” C’est évident. » Mais il refuse d’énumérer les points sensibles à l’exception de ce qu’il appelle « la corne de Bretagne », la Conquête a Aber Wrac’hà quelques kilomètres de la voie ferrée d’Ouessant.

La Bretagne deviendrait-elle une porte d’entrée de la cocaïne vers l’Europe ? Sans aucun doute. En 2019, la douane et l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants ont fait le point sur la situation dans les ports de commerce français. Celui de Saint-Nazaire avait déjà assisté à quelques saisies à petite échelle. Les ports de Brest et de Lorient n’étaient même pas évoqués.

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