Le 9 juin, le peuple suisse se prononcera sur des primes d’assurance maladie plafonnées à 10% du revenu. Le Parti socialiste et les représentants du comité « Oui » ont lancé leur campagne ce mercredi à Berne.
«Les primes d’assurance maladie sont devenues inabordables, même pour la classe moyenne», a déclaré ce mercredi à Berne Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse (USS). Une situation devenue intenable pour la coprésidente du Parti socialiste suisse, Mattea Meyer: «Avec l’initiative de réduction des primes, nous mettons fin à cette folie.»
Si le peuple vote « oui » le 9 juin, les primes d’assurance maladie seraient plafonnées à 10 % maximum des revenus. Un seuil à partir duquel les assurés auraient droit à une réduction financée par la commune: deux tiers par la Confédération, le reste par les cantons.
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Soulager les faibles revenus et la classe moyenne
Pour le comité d’initiative, il est urgent d’agir, car au cours des vingt dernières années, les primes d’assurance maladie ont plus que doublé, alors que les salaires et les retraites ont à peine augmenté. Une situation qui met en difficulté financière de plus en plus de personnes aux bas salaires, mais aussi de familles, de retraités et autres classes moyennes.
Selon les initiateurs, une famille de quatre personnes avec un revenu moyen de 9’000 francs net par mois se verrait ainsi alléger de plusieurs centaines de francs par mois. Les retraités et les célibataires dont le revenu net n’excède pas 5’000 francs en bénéficieraient également.
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Un modèle déjà adopté par deux cantons
Si l’initiative était acceptée, la réduction des primes coûterait plusieurs milliards de francs supplémentaires à la Confédération et aux cantons. L’Office fédéral de la santé publique estime que l’initiative pourrait leur coûter entre 3,5 et 5 milliards de francs de plus par an.
Mais face à la menace de coûts exorbitants brandie par les opposants, le président de l’USS souligne que l’initiative n’apporte aucun bénéfice supplémentaire. Il rappelle également les modèles de plafonnement déjà existants dans les cantons de Vaud et des Grisons, où les impôts n’ont pas augmenté.
Des sondages favorables
Pour le moment, les Suisses semblent aller dans le sens des initiateurs. Un sondage publié le 13 mars par Tamedia et « 20 Minuten » a montré que 64% des personnes interrogées étaient favorables à l’initiative de réduction des primes.
Une autre étude commandée par le PS à l’Institut Sotomo, réalisée entre le 21 mars et le 4 avril auprès d’un millier de personnes, montre qu’environ 60 % d’entre elles voteraient en faveur du texte. Seule la base du PLR rejetterait l’initiative.
ats/fait