Le syndicat qui dormait sur le gaz

Le syndicat qui dormait sur le gaz
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« Où était le syndicat à cette époque ? Trop occupé dans la rue pour se scandaliser ou était-il simplement impassible entre novembre et son licenciement en mars 2024 ? (Photo : 123RF)

Un texte de Kévyn Gagné, CRIA, M. Sc., directeur des ressources humaines, Franklin Empire

COURRIER DES LECTEURS. Où était le syndicat ? Où est le syndicat ? Qu’a fait le syndicat au moment d’intervenir ? Que fait le syndicat maintenant après le déchaînement des médias sociaux ?

Interrogée sur le cas de Déborah De Braekeleer, cette enseignante de l’école Saint-Thomas-d’Aquin licenciée par le Centre de services scolaire pour sa participation à l’émission Survivant Québec, puis réembauché en remplacement, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a répondu catégoriquement au journaliste qu’il ne s’immisçait pas dans les relations de travail. Que la question soit résolue entre l’employeur et le syndicat.

Bon, par où commencer ?

Monsieur Drainville, vous avez en partie raison, mais probablement pas pour les raisons que vous croyez, du moins pas pour les raisons que vous citez. Souvenez-vous de l’interview accordée à Devoir en mai 2023. Vous ne souhaitez pas vous mêler des relations de travail, ce qui ne vous a pas empêché de donner votre avis sur les négociations en cours et sur les revendications syndicales.

Alors le Grand patron, c’est toi! À moins que vous ne craigniez les directeurs des centres de services scolaires et que vous n’ayez aucun pouvoir réel et aucune influence malgré tous les pouvoirs que vous vous êtes accordés avec la loi 23 en pouvant nommer les directeurs généraux des centres de services scolaires, renverser leurs décisions, et pouvoir licencier. eux. Dans le secteur privé, si le propriétaire de l’entreprise est informé qu’un dirigeant n’intervient pas auprès de son employé problématique ou qui lui a causé un préjudice, il y a fort à parier que ce propriétaire interviendra auprès de son dirigeant et que des actions seront prises. prise rapidement contre le salarié fautif. Mais il semble que ce principe de base n’existe pas en éducation.

Voyons maintenant de plus près la décision et la réaction de ce cher Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe. Ce centre, comme tous les autres, est une machine, une pure création bureaucratique, il a donc par définition un caractère inhumain. Si vous lisez les journaux, vous savez que nous en parlons depuis des décennies. Nous avons changé leur nom, aboli les élections scolaires, remplacé les commissaires, mais un fait demeure : les sentiments et les considérations humaines sont mis de côté. Nous le savons, alors cessons d’être surpris et choqués à chaque fois que la situation se présente. Le Centre scolaire s’est maladroitement limité à appliquer la convention collective selon son interprétation. S’il s’est trompé, c’est au syndicat de faire son travail.

De son côté, Mme De Braekeleer a-t-elle déposé un grief auprès de son syndicat pour faire valoir ses droits ? Je ne pourrais pas le dire. L’article 47.2 du Code du travail stipulant qu’un syndicat ne doit pas agir de mauvaise foi ou de manière arbitraire envers les salariés qu’il représente a-t-il été respecté ? Mme De Braekeleer a-t-elle profité de l’article 47.3, indiquant qu’une salariée qui a été congédiée et croit que le syndicat contrevient à l’article 47.2, pour porter plainte contre son propre syndicat ? Je ne pourrais pas le dire.

Du côté syndical, le Syndicat de l’éducation FSE-CSQ de Val-Maska a dit quelque chose, mais ce n’est ni fort ni convaincant ! Il a dit quelque chose, mais visiblement personne ne l’a entendu. Le syndicat s’est impliqué publiquement, mais c’était un peu trop tard ! Pourtant, ce syndicat a l’habitude de se faire entendre et de ne pas attendre. Souvenons-nous de leur réaction, de leur mobilisation et de leur communication lors de la grève de novembre dernier.

Ici, pas un mot qui mérite d’être cité. Mais la demande initiale de cet enseignant date également de novembre 2023, tout comme le refus. Où était le syndicat à cette époque ? Trop occupé dans la rue pour se scandaliser ou était-il simplement impassible entre novembre et son licenciement en mars 2024 ?

Ironiquement, alors que cette nouvelle aurait pu servir de levier au syndicat depuis sa révélation, la nouvelle du licenciement a plutôt créé une onde de choc sur les réseaux sociaux. L’occasion étant servie sur un plateau d’argent, on s’attendait à ce que le syndicat ne fasse qu’une bouchée de cette nouvelle. Mais non! La réaction est venue d’abord des salariés et des parents, puis du grand public. Puis le syndicat est arrivé…

Une bonne occasion manquée d’être utile. Une belle occasion manquée de faire son travail, et ce pour quoi les gens voulaient au départ se syndiquer : être représentés et faire valoir leurs intérêts et défendre leurs droits.

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