Espoir de lendemains meilleurs Par Monsieur Cheikh GUEYE – .

Espoir de lendemains meilleurs Par Monsieur Cheikh GUEYE – .
Descriptive text here

Le dimanche 24 mars 2024, le Sénégal a ouvert une nouvelle page de son histoire démocratique. En un seul homme et en toute responsabilité, le peuple a voté massivement en faveur du changement, sur la promesse de la rupture. Plus rien ne sera et ne doit plus être pareil. C’est en tout cas le sens et la portée du message transmis par les Sénégalais. Je suis sûr, Monsieur le Président, que vous l’avez vu dans toute sa quintessence.

Monsieur le Président de la République, le secteur économique de notre pays souffre. C’est un truisme de le dire. Mais il faut ajouter que l’artisanat est à l’agonie. Ce secteur vital de notre économie est laissé à l’abandon, subissant mille et une contraintes qui freinent son développement.

Les douze dernières années ont été les plus dures jamais vécues par les Sénégalais et depuis 2020, la situation s’est aggravée. Les effets du COVID 19 ont mis à genoux l’économie nationale en général et particulièrement ce secteur artisanal qui, paradoxalement, est une véritable niche pourvoyeuse d’emplois. Malheureusement, les entreprises opérant dans ce secteur ont été contraintes de supporter des charges salariales alors que leurs effectifs étaient confinés et, pire encore, elles ont été largement oubliées par l’État. En effet, malgré le milliard de milliards du fonds Force COVID 19, aucun d’entre eux n’en a bénéficié. A l’heure où des secteurs comme le Tourisme, les Arts, le Sport ont été servis à satiété ; une politique discriminatoire injustifiée, au détriment d’un secteur aussi stratégique.

Les engagements du régime précédent d’accorder 15 % des marchés publics au secteur de l’artisanat n’ont jamais été suivis d’effet. Livrées à elles-mêmes et soumises à la forte concurrence des entreprises étrangères, nombre d’entre elles ont été contraintes de plier bagage et de fermer leurs portes.

La zone industrielle SODIDA, initiative de la coopérative allemande, commence à devenir une zone d’entreposage et de stockage. Face à ce lourd fardeau, de nombreuses entreprises ont fait faillite, jetant des centaines de travailleurs à la rue, à une époque où la question de l’emploi des jeunes constitue une grosse épine dans le pied des dirigeants des États. Ces hangars qui abritaient autrefois des entreprises, sont aujourd’hui loués à des commerçants pour stocker les produits importés, annihilant toute velléité de survie des entreprises transformant les matières premières ; un autre goulot d’étranglement pour le développement économique du pays.

La préférence nationale n’est plus qu’un slogan. A titre d’exemple, Monsieur le Président, je citerai un service que vous connaissez bien, la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID). Ce fleuron de notre économie s’équipe de meubles importés, à l’heure où les entreprises locales qui produisent des meubles de haute qualité sont privées de marchés et sont tenues de payer des impôts. Cet exemple est valable pour tous les démembrements de l’État. Les entreprises locales qui utilisent la main d’œuvre locale, paient leurs impôts et réinvestissent dans le pays sont toujours laissées pour compte.

Monsieur le Président de la République, des entreprises comme la nôtre qui ont investi dans l’achat de terrains, pour promouvoir le secteur de la menuiserie en ouvrant un Centre de Formation aux métiers du bois, se sont vues spoliées de leurs terrains par l’Etat. En effet, nous avions acquis sur fonds propres à Diamniadio, un terrain pour abriter ledit centre, mais l’Etat n’a rien fait d’autre que de nous chasser au profit d’entreprises étrangères. Depuis, nous courons derrière une hypothétique réinstallation qu’il nous avait promise, sans aucune compensation ni précision sur la nouvelle zone d’affectation. Notre territoire abrite aujourd’hui la zone industrielle de Diamniadio et certaines entreprises étrangères. Un tel comportement mine notre volonté de moderniser notre contribution à la formation du capital humain.

Quelles explications à tous ces harcèlements dont nous sommes victimes ? Aucun, sauf que nous ne sommes pas du même bord politique. Une position que nous avons assumée et que nous continuons d’assumer. Cependant, il est important que les gens comprennent aujourd’hui que pour construire ce pays, nous devons tous nous mettre au-dessus de toutes les divisions ; qu’elles soient politiques, confessionnelles, fraternelle… C’est tout le sens de la rupture à laquelle nous aspirons et que nous espérons.

Cette rupture que vous prônez et qui a fait naître cet immense espoir auprès de la population, doit, selon nous, s’appuyer sur une relance du secteur de la menuiserie industrielle afin de lui permettre de mieux tenir sa place dans le développement économique, lutter contre chômage et enjeux d’employabilité de la jeunesse sénégalaise.
Le projet national de mobilier, l’octroi du quitus fiscal permettant aux entreprises de postuler aux appels d’offres, l’ancrage de la préférence nationale, sont des leviers essentiels qu’il faut actionner, pour le bien-être des entreprises sénégalaises.

M. Cheikh GUEYE
Président-directeur général de
Menuiserie Khadimou Rassoul (MKR)

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un magnifique chalet d’architecte au design unique à louer à Terence Bay, en Nouvelle-Écosse
NEXT Le directeur du SCRS de retour à la barre