La France anticipe désormais un déficit public de 5,1% du PIB cette année, au lieu de 4,4% précédemment prévu, avec un retour à 2,9% en 2027, selon les données du nouveau programme de stabilité communiquées ce mercredi 10 avril 2024 par le ministère de l’Économie et Finance.
Le chiffre élevé du déficit pour 2024 résulte du fort dérapage enregistré l’année précédente, où il a atteint 5,5% au lieu des 4,9% attendus. Il faudra donc trouver 10 milliards d’euros supplémentaires cette année, en plus des 10 milliards déjà économisés, a prévenu Bercy. Où le ministère espère-t-il les trouver ? Dans les administrations (5 milliards), sur les dépenses des collectivités locales (2,5 milliards) et sur la captation des rentes (2,5 milliards).
Lire aussi : Coupes budgétaires de dix milliards : toast à l’écologie, à l’emploi et à la recherche
A noter que les 10 milliards économisés sur les dépenses ministérielles feront l’objet d’un exercice de cadrage décidé par le Premier ministre Gabriel Attal, et dont le suivi s’étendra tout au long de l’année. “A chaque fois on a cherché à protéger le pouvoir d’achat des Français”a rappelé Jérôme Fournel, directeur de cabinet de Bruno Le Maire.
Des objectifs « ambitieux mais crédibles »
Le retour sous la barre des 3% en 2027 (après 4,1% en 2025 et 3,6% en 2026), réclamé par Bruxelles, serait soutenu par une croissance de 1,4% en 2025, 1,7% en 2026 et 1,8% en 2027, selon Bercy. qui mentionne « des signes de reprise ».
Lire aussi : ENTRETIEN. “Nous ne voulons pas toucher aux conditions de long terme”, annonce Bruno Le Maire
Les nouveaux objectifs annoncés sont « ambitieux mais crédible »selon Jérôme Fournel. « Nous avons connu un rebond dans des proportions au moins aussi importantes lors de la crise financière de 2010-2011. […] Nous ne sommes pas du tout dans quelque chose qui soit en dehors de ce que nous avons déjà vécu en France. » Et tant pis si les agences de notation se sont montrées pessimistes sur les objectifs de réduction du déficit public de la France.
