Horodateurs d’occasion à vendre… ou plutôt vendus. L’annonce n’est pas anodine. C’est pourtant ce que vient de réaliser la Ville de Saint-Médard-en-Jalles. Explications.
Courant 2023, la municipalité a mis fin au stationnement payant sur son territoire. Elle l’a remplacé par des zones bleues dotées d’un système de caméras et d’intelligence artificielle permettant d’alerter la police municipale en cas d’événement…
Horodateurs d’occasion à vendre… ou plutôt vendus. L’annonce n’est pas anodine. C’est pourtant ce que vient de réaliser la Ville de Saint-Médard-en-Jalles. Explications.
Courant 2023, la municipalité a mis fin au stationnement payant sur son territoire. Elle l’a remplacé par des zones bleues dotées d’un système de caméras et d’intelligence artificielle permettant d’alerter la police municipale en cas de dépassement de la durée autorisée. À mesure qu’ils se rendent sur les lieux, les agents évaluent la situation et infligent des amendes si nécessaire. Une manière de concilier gratuité limitée et rotation des véhicules pour le bon fonctionnement du commerce de proximité. De l’expérimentation à l’adoption de la solution disque bleu, la mairie a franchi le pas. Alors, que faire des parcomètres sur la voie publique ?
Avec dépose et réparation
La communauté a décidé de s’en séparer en lançant un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI). Une entreprise s’est positionnée : Transdev Park Voirie, via sa marque commerciale Moovia. L’offre porte sur un montant précis de 30 008 euros pour un parc de 31 horodateurs. Sachant qu’à l’état neuf, celles-ci coûtent 6 800 euros pièce. Le transfert a été approuvé par le conseil municipal le 27 mars. « L’entreprise prend en charge à ses frais les travaux de déménagement et de remise en état des lieux », avait alors indiqué le conseiller financier Bernard Cases.
L’offre porte sur un montant précis de 30 008 euros pour un parc de 31 horodateurs
L’annonce a fait grincer des dents au sein de l’opposition municipale. « Il est tout à fait prématuré de se séparer de ces parcomètres. L’avenir nous dira quel sort sera réservé au stationnement en centre-ville », a réagi Jacques Mangon. De son côté, Serge Hélaudais s’est employé à pointer les failles d’une gestion globale basée sur la seule zone bleue. Quitte à changer, il aurait préféré un système mixte.
Pièces détachées
« Il est rare que des communes ayant basculé vers le stationnement payant y retournent », reconnaît Nicolas Bertin, président de Moovia. Bien implantée dans la région, la société qu’il dirige contrôle le stationnement payant à Bordeaux, Le Bouscat, Talence, Lacanau, Carcans et Lège-Cap-Ferret. « Nous étions également prestataires pour le compte de la Ville de Saint-Médard-en-Jalles. En fait, nous connaissons bien l’état du matériel », explique-t-il. Même si ces machines sont conçues pour rester dehors, les abandonner à leur triste sort, sans entretien régulier, aurait accéléré leur vieillissement, admet-il, sans vouloir se prononcer sur les considérations politiques d’aucun des deux partis.
Quelle sera leur destination finale ? Il est possible que ces terminaux soient redéployés ailleurs dans le cadre de marchés saisonniers. Dans les stations balnéaires qui ne les utilisent que quelques mois dans l’année par exemple. Autre possibilité : « L’utiliser comme réserve de pièces détachées pour le dépannage », précise Nicolas Bertin. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont provoqué des problèmes d’approvisionnement. Certaines pièces sont difficiles à trouver. Or, nous avons près de 4 000 horodateurs en maintenance en France. »
