La crise du logement est ce qui représente le « plus grand risque pour l’économie canadienne ». Qui le dit ? La solidarité au Québec ? Le NPD ? Le parti communiste? Non, ce sont des chefs d’entreprise.
Rapporté par La Presse canadienne, selon un sondage réalisé pour la firme KPMG, au Canada, 94 % des 534 chefs d’entreprise ayant répondu l’affirment. Au Québec, c’est 96 %.
Plus inquiétant encore, 88 % « s’attendent à ce que les pressions inflationnistes persistent au Canada jusqu’à ce que la pénurie de logements et les loyers élevés soient résolus ». Difficile d’être plus clair.
Lorsque le monde des affaires s’ajoute aux nombreuses voix de la société civile qui tirent la sonnette d’alarme depuis des années, c’est parce que la crise du logement atteint des niveaux stratosphériques.
Haute priorité
Citons le communiqué : « La hausse du coût de la vie, imputable en grande partie au coût du logement, nécessite [les entreprises] payer plus pour leur main-d’œuvre et nuit à leur capacité à attirer et à retenir des talents déjà rares.
Leur appel ? Que le prochain budget du gouvernement Trudeau en fasse une priorité absolue grâce à « des solutions innovantes pour le logement dans les secteurs public et privé ».
C’est aux gouvernements d’agir
Il appartient bien entendu également aux gouvernements provinciaux et aux municipalités de prendre des mesures urgentes. Le budget du gouvernement ontarien de Doug Ford, malgré un déficit de 10 milliards de dollars, prévoit investir encore plus dans la construction de logements et d’infrastructures.
Pendant ce temps, avec son déficit de 11 milliards de dollars, le budget du gouvernement Legault n’en fait pas une priorité. Au Canada, le Québec est pourtant le cancre des mises en chantier.
Sa nouvelle loi sur l’habitation ne fera également rien pour freiner les hausses de loyer scandaleuses que connaissent de plus en plus de locataires partout au Québec.
Maintenant que le monde des affaires se rend compte que la crise menace même l’économie, va-t-il bouger ?