Après le lancement de la formule Maghreb sans Maroc le 3 mars à Alger, l’Algérie justifie son projet, rapportent les médias algériens. “L’Union du Maghreb arabe (UMA) est dans le coma”, a diagnostiqué hier, lors d’un point de presse, le ministre algérien des Affaires étrangères.
L’institution, créée le 17 février 1989 à Marrakech, “n’a aucune activité, ni même un secrétaire général avec les prérogatives d’un secrétaire général”, a relevé Ahmed Attaf. Pour rappel, le voisin de l’Est ne reconnaît plus le Tunisien Taïeb Baccouche, estimant que son mandat expirait en août 2022. Alger avait d’ailleurs refusé de l’inviter au sommet arabe, organisé en novembre 2022 à Alger.
Après le constat de paralysie de l’AMU, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé avoir pris l’initiative de convaincre les Etats de la région, mais sans le Maroc, d'”accepter l’idée de combler le vide”, soulignant que cet objectif était au cœur de ses derniers voyages effectués, en février, en Libye, en Tunisie et en Mauritanie. “Lorsque je me suis rendu dans les pays du Maghreb en tant qu’envoyé spécial du président, ma mission était de leur expliquer cette problématique”, a-t-il reconnu.
L’Algérie est confiante dans le soutien de la Mauritanie à son projet
Une mobilisation qui a payé. Le 3 mars, les présidents tunisien Kaïs Saïed et président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younès El-Menfi ont répondu à l’invitation d’Abdelmadjid Tebboune et ont participé au coup d’envoi du projet du Maghreb algérien sans le Maroc. .
La Mauritanie a joué la chaise vide, même si le président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a participé la veille aux travaux du 7e sommet du Forum des pays exportateurs de gaz. Depuis, Alger a lancé une offensive vers Nouakchott afin de l’amener à rejoindre ledit groupe, et ainsi isoler le royaume de son voisinage nord-africain. En témoigne le nombre de rencontres officielles entre Ahmed Attaf et son homologue mauritanien, Mohamed Salem Ould Merzoug, enregistrées depuis le 3 mars. https://twitter.com/Algeria_MFA/status/1768634149013803065 a eu lieu le 15 mars à Addis-Abeba, en marge d’une session ordinaire du conseil exécutif de l’Union africaine.
Le ministre algérien des Affaires étrangères a exprimé son optimisme quant à l’adhésion de la Mauritanie au projet algérien. Il a par ailleurs conseillé à ceux qui dénoncent les hésitations de la Mauritanie à suivre les traces de la Tunisie et de la Libye de « suivre l’actualité ».
Le chef de la diplomatie s’est en revanche montré réservé sur le lieu et la date du prochain sommet du groupe. “Cela se déroulera dans un avenir que je pourrais qualifier de proche”, a-t-il répondu.
Pour rappel, à l’issue de la réunion d’Alger le 3 mars, Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed et Mohamed Younes El-Menfi se sont engagés à tenir la première réunion de ce nouveau cadre maghrébin en Tunisie, après le mois de Ramadan, avait annoncé l’Algérien. présidence dans un communiqué de presse.
