des enfants contraints de parcourir des milliers de kilomètres

La Cour d’appel du Québec admet, dans une décision récente, que les parents séparés partagent la garde de leur jeune fille, même si plus de 650 kilomètres les séparent. C’est ce qui oblige désormais la petite Stella (prénom fictif), née en 2021, à parcourir plus de 1000 kilomètres quasiment tous les mois.

Deux fois par mois, la petite Stella est ramenée chez sa mère. L’enfant avait 2 ans lorsqu’un jugement a décidé comment ses parents, qui vivent dans deux régions différentes, devaient partager la garde.

Une formule de partage du temps parental selon laquelle l’enfant resterait deux semaines sur cinq avec son père, bien qu’imparfaite, apparaît ici préférable, dans la mesure où elle concilie à la fois l’intérêt de l’enfant et une relation stable avec sa mère et sa famille maternelle. environnementindique l’arrêt de la Cour d’appel publié le 1er décembre 2023.

L’histoire ne révèle pas dans quelles régions du Québec vivent les parents de Stella, mais les avocats de l’Abitibi-Témiscamingue confirment qu’il ne s’agit pas d’une situation unique.

Radio-Canada recense un cas similaire dans la région, où deux adultes se réunissent chaque semaine dans la réserve faunique La Vérendrye pour que l’enfant passe du temps avec l’autre parent.

Les conditions routières peuvent rendre difficile la rencontre des parents. (Photo d’archives)

Photo : iStock

Du changement pour la maternelle

À Val-d’Or, les enfants dans la même situation que Stella sont rares, mais pas au point d’être absents du radar de Me Sylvie Gourd. L’avocat qui œuvre principalement en droit de la famille traite entre trois et cinq dossiers similaires par an.

Ce n’est pas courant, mais nous en avons régulièrement. Souvent, les parents se séparent lorsque l’un d’eux vient d’une autre région. Lors d’une séparation, le parent peut décider de retourner dans sa région d’origine pour s’entourer de son réseau familialelle explique.

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Demande obligatoire, l’avocate Sylvie Gourd traite exclusivement des dossiers dans les domaines familial et matrimonial depuis janvier 2023.

Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard

Ces dispositions, prises au cas par cas, sont généralement de courte durée et finissent par s’effondrer lorsque l’enfant entre à l’école. C’est alors que la Cour supérieure accorde la garde exclusive à l’un des parents – à moins que l’un d’eux n’accepte de déménager près de l’autre.

Le but est de permettre à l’enfant d’entretenir le plus possible le lien d’attachement et la relation interpersonnelle avec chacun de ses parents et de passer le plus de temps possible avec eux avant de commencer l’école.

Réalité régionale

À Rouyn-Noranda, Me Michel-Étienne Parayre estime que plusieurs parents partagent la garde de leurs enfants de moins de 5 ans entre les différentes villes de la région. Il décrit comme Relativement commun des cas de garde partagée entre des villes comme Rouyn-Noranda et Val-d’Or ou encore La Sarre et Amos.

Lorsqu’ils ont moins de 5 ans, il peut arriver qu’un enfant fréquente deux garderies. C’est quand même particulier et ce n’est pas fréquent non plus, explique Me Parayre.

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L’avocat Michel-Étienne Parayre estime que plusieurs enfants doivent faire la navette entre des parents séparés établis dans différentes communes de la région.

Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier

Les parents peuvent aussi accepter de garder leur enfant une année complète avant de le confier à l’autre, poursuit Me Parayre. Cela peut se faire lorsque les deux parents sont d’accord, mais je n’ai jamais vu le tribunal ordonner une telle décision dans un de mes cas.

Comme Sylvie Gourd, l’avocat Michel-Étienne Parayre rappelle que des aménagements sont souvent trouvés pour les parents qui n’ont pas la garde de leurs enfants pendant l’année scolaire. Par exemple, ils peuvent bénéficier de la majeure partie du congé et avoir plus de temps l’été pour tenter de se rapprocher du modèle de garde partagée.ajoute Me Parayre.

Garde partagée ou garde exclusive ?

Dans le cas de la petite Stella, sa mère demandait la garde exclusive tandis que son père demandait la garde partagée toutes les deux semaines. Appelée à statuer, la Cour supérieure a plutôt ordonné à la jeune fille de changer de maison – et de région – chaque semaine.

La Cour d’appel a ensuite modifié cette décision, estimant qu’il était déraisonnable d’ordonner une telle fréquence.

Avec égards, en l’espèce, obliger l’enfant de 2 ans à voyager 7 heures en voiture chaque semaine pour parcourir une distance d’environ 650 kilomètres n’est pas raisonnable compte tenu de l’intérêt de l’enfant apprécié à la lumière des facteurs pertinents et de l’ensemble des éléments pertinents. les preuves au dossierconclut l’arrêt d’appel.

 
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