Au milieu des champs, à quelques kilomètres au sud de Winnipeg, les villages manitobains sont des lieux privilégiés pour l’industrie cinématographique. À l’Île-des-Chênes et éventuellement à Niverville, des plateaux de tournage dédiés aux effets spéciaux attirent des productions du monde entier.
Le mur végétal du Chroma Ranch est visible à des centaines de mètres. Situé à l’Île-des-Chênes, en bordure de l’autoroute 59.
Le lieu a déjà accueilli des productions hollywoodiennes Camionneurs de la route de glace (Le convoi extrême) et la version revisitée du film Chuckysorti en 2013.
Même la série Le monde de Gabrielle-Royqui retrace la vie de l’auteur franco-manitobain, a déjà utilisé les équipements du studio.
Le propriétaire John Mysyk est fier des installations du Chroma Ranch dont il est propriétaire depuis 2000.
Le mur est fait pour les grandes scènes extérieures. On fait des films d’action, des scènes d’incendie, des choses qu’on ne peut pas faire en intérieur pour des raisons de sécurité
il explique.
La face la plus longue du mur mesure 57 m (187 pi) de long sur 7,5 m (24 pi) de haut, tandis que la face sud la plus courte mesure 23 m de long (78 pi).
Le mur végétal permet de réaliser des scènes d’action nécessitant des effets spéciaux.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest
Chroma Ranch dispose de près de 160 camions que les professionnels de l’industrie peuvent louer pour filmer au Manitoba, en plus de loges pour acteurs, de maquillage et même de toilettes mobiles.
Quand nous sommes occupés, tout est loué. C’est ainsi que vous savez que l’industrie se porte bien
dit John Mysyk.
John Mysyk possède également une collection de voitures pour le tournage, mais il admet que certaines d’entre elles sont réservées à son usage personnel.
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John Mysyk possède une collection de voitures de sport qui peuvent être utilisées pour le tournage.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest
Les films tournés dans cette ferme peinte en vert se comptent par milliers. Pour son propriétaire, il est impossible de donner un numéro exact.
Autrefois, il y a 20 ans, personne ne voulait tourner en hiver, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. La seule chose qui nous a affecté c’est la grève [des acteurs et studios à Hollywood en 2023]. Tout est resté au point mort pendant 10 mois
il se souvient.
L’avantage fiscal des régions rurales du Manitoba
Les régions rurales du Manitoba reçoivent un crédit d’impôt pour la production cinématographique, facturé comme l’un des plus avantageux en Amérique du Nord
selon le gouvernement provincial.
De plus, la province offre un crédit d’impôt supplémentaire de 5 % pour les tournages en zone rurale.
John Mysyk ajoute que les paysages sont polyvalents. On a des paysages très vastes, en hiver les forêts peuvent ressembler à de la toundra, des lacs magnifiques, j’ai déjà utilisé le lac Winnipeg pour simuler le pôle Nord
.
Le tout dans un budget économique, selon lui. Toronto ou Vancouver sont beaucoup plus chers. Le prix de l’hôtel, de la location… quand on fait le calcul, le prix monte vite
souligne-t-il.
Un projet de studio à Niverville
Non loin de l’Île-des-Chênes, à Niverville, une société de production cinématographique a également démarré un projet de studio, les Studios Jette. L’endroit doit avoir un mur DE LA branché.
C’est une bonne chose, DE LA permettre aux acteurs d’interagir avec la scène, ce que vous ne pouvez pas faire avec un écran vert. Ils peuvent voir ce que le public va voir après les effets spéciaux, mais cela est également limité par la taille. C’est plus pour une utilisation en intérieur
explique John Mysyk.
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Les Studios Jette seront construits à l’intersection de la route provinciale 311 et de la route Wallace, à Niverville.
Photo : Radio-Canada / Victor Lhoest
Il pense donc que ce projet sera complémentaire à ses installations. Vous ne pouvez pas faire certaines des choses que nous faisons ici. Chacun a son usage, selon les besoins
fait-il remarquer.
La construction des studios Jette a pris du retard. Le début des travaux était prévu pour l’été 2023, mais les premières pelletées de terre n’ont toujours pas été données.
La chargée de projet, Juliette Hagopian, contactée par Radio-Canada, n’a pas souhaité faire de commentaire.