Les vols de ruches piquent les apiculteurs corses

Les vols de ruches piquent les apiculteurs corses
Descriptive text here

Retrouvez l’intégralité de notre dossier :

– Les vols de ruches piquent les apiculteurs corses

– Pourquoi les vols de ruches augmentent au printemps

Le premier sentiment était la colère. Puis, quelques heures plus tard, la déception. Je pensais que nous étions préservés en Corse. En 40 ans, c’était une première pour moi. » Michel Artily se souvient de ce jour d’avril 2021 où il a découvert le méfait. L’apiculteur tourne une partie de ses 200 urticaire dans la commune de Muna avant de se rendre compte que onze d’entre eux avaient tout simplement disparu.

« Il y en avait 24 dans ce lieu que j’utilise depuis mon installation en 1982. Voler des ruches, ce n’est pas anodin. Il faut savoir comment faire. » soupire Michel. L’affaire a été relayée dans les médias avant de disparaître au gré des rebondissements de l’actualité.

A Nebbiu, Mickaël Luciani a perdu 60 de ses 90 ruches fin mars 2024. De quoi mettre en péril son activité démarrée il y a 10 ans. « Je me suis demandé si j’allais continuer. C’est traumatisant de voir autant de travail disparaître du jour au lendemain. »confie l’apiculteur.

Des années de travail mises en péril pour les apiculteurs

Au préjudice moral subi par les professionnels attachés à leurs abeilles, s’ajoutent des conséquences financières. « Il faut d’abord acheter des ruches dans lesquelles il y a des colonies capables de produire rapidement car un jeune essaim ne donnez pas dès la première année. De plus, nous perdons le fruit du travail de ces ruches volées, souligne Mickaël. Les dégâts peuvent rapidement atteindre des centaines de milliers d’euros.

Depuis 2020, le syndicat AOP Mele di Corsica* a recensé cinq vols de 20 à 60 ruches chacun.

Mais ce qui inquiète réellement le syndicat et son président, Matteo Tristani, c’est la résurgence de ces vols majeurs après une période d’accalmie de 10 ans : « A l’époque, nous avions mené une grande campagne de communication pour alerter les apiculteurs et les dissuader. Les voleurs après une série de vols importants. Parallèlement, nous avons mené une action auprès de l’Office de développement agricole et rural de Corse (Odarc) pour équiper les apiculteurs en matériel de lutte contre le vol.

Le syndicat a alors enregistré une baisse du nombre de vols. « Aujourd’hui, une grande partie des apiculteurs sont équipés. L’ambition est de poursuivre sur cette dynamique. C’est malheureux, mais il faut y arriver. »souffle Matteo Tristani.

Protéger les ruches grâce aux nouvelles technologies

En Corse centrale, Leria Martinetti a choisi la sécurité depuis son installation en 2018. Chacune de ses 80 ruches est équipée d’un capteur GPS de pointe qui l’alerte au moindre mouvement via une application sur son téléphone, même s’il fait quelques centimètres : « J’ai toujours eu peur du vol. Mon téléphone est constamment allumé et à proximité. D’abord parce que je suis très attaché à mon les abeillesensuite parce que cela met en danger mon exploitation car l’assurance ne rembourse que la valeur du matériel et de l’essaim mais pas la perte de production.

La facture liée à la protection est salée. En plus des caméras de chasse à vision nocturne installées sur chacun de ses ruchers, Leria a payé 200 euros pièce pour le GPS. « Il faut alors changer les piles qui coûtent très cher et payer un abonnement à l’application qui trace la position des ruches », murmure l’apiculteur. Quoi qu’il en soit, de plus en plus de gens ne veulent pas prendre de risques.

L’AOP Miel de Corse demande une aide renouvelée à l’Odarc

Entre 2017 et 2018, les 8 357 ruches de 30 professionnels ont été équipées de balises GPS et de puces de reconnaissance. L’opération, d’un montant total et hors taxes de 40 951 €, a été financée à 80 % par l’Odarc. Une coopération que le président du syndicat souhaite renouveler : “Mais personne ne me répond à Odarc.” Après plusieurs tentatives, notre rédaction n’a pas réussi à contacter la direction d’Odarc.

Quelques chiffres

180 €

Le prix d’un essaim ayant hiverné et capable de reprendre la production au printemps.

20 à 25 kg

La production moyenne et annuelle de miel d’une colonie d’abeilles corses.

400 €

Le prix d’une ruche avec un essaim à l’intérieur capable de produire du miel.

*En Corse, 430 personnes déclarent des ruches et sont considérées comme apiculteurs. Sur les 25 000 ruches déclarées, 21 000 appartiennent aux 160 apiculteurs de l’AOP Mele di Corsica.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Toujours moins de 800 euros ce mercredi ? Le Google Pixel 8 Pro 5G dans une offre folle