Rapports
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Dans un royaume qui criminalise les relations extraconjugales, environ 50 000 bébés naissent chaque année hors mariage. Pour mettre fin au calvaire judiciaire que vivent les mères célibataires, les associations féministes attendent beaucoup de la réforme du code de la famille annoncée par le roi.
Il y a deux ans, Fatima vivait une grande histoire d’amour avec Mehdi (1). Les deux Marocains entamaient leur cinquième année d’idylle, des rêves plein la tête. Jusqu’à ce que la jeune femme, encore mineure, tombe enceinte. « Comme nous n’étions pas mariés, il m’a dit qu’il devait d’abord demander l’accord de ses parents… Puis il a disparu. Je n’ai plus jamais entendu parler de lui. murmure la Casablancaise de 19 ans en regardant ses ongles manucurés qui bougent machinalement sur la table. Son petit garçon, qui ne connaîtra peut-être jamais son père biologique, s’apprête aujourd’hui à fêter son premier anniversaire.
Fatima avance dans le brouillard. Dans un pays où les relations extraconjugales sont passibles de peines de prison, les mères célibataires sont souvent ostracisées dans une société très conservatrice, parfois chassées par leur propre famille. Pointées du doigt pour avoir transgressé les normes religieuses, mais aussi par crainte de représailles, entre 400 et 800 femmes, selon les associations, avortent clandestinement chaque jour – parfois à l’aide d’aiguilles à tricoter ou de produits chimiques. Le code pénal interdit strictement aux femmes marocaines d’interrompre leur grossesse, y compris en cas de viol ou de malformation fœtale. La loi autorise néanmoins les médecins à interrompre une grossesse lorsque la vie de la mère est menacée, avec l’autorisation du conjoint.
UN “aberration” pour les militantes féministes
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