en attente d’un médecin de famille, il n’a bénéficié d’aucun suivi médical depuis plus de trois ans

Lorsqu’il a quitté Québec pour Montréal à l’automne 2020, Yves Gonthier a perdu son médecin de famille qui était sur le point de prendre sa retraite. Cependant, il n’aurait jamais imaginé qu’il resterait aussi longtemps sans médecin.

Yves Gonthier

▪ Septuagénaire
▪ Montréal
▪ Sans médecin depuis trois ans

« Je n’ai eu aucun suivi depuis trois ans et demi. J’ai l’impression que je n’en aurai jamais», confie le septuagénaire qui s’estime chanceux d’être encore en bonne santé.

Malgré tout, il s’inquiète du jour où il aura besoin de soins.

• Écoutez l’entrevue du Dr Marc-André Amyot, président de la Fédération des médecins généralistes du Québec, via QUB :

«Ma plus grande peur, c’est d’avoir un cancer», dit-il.

L’homme qui pratique le droit critique les différents gouvernements qui se sont succédé et qui n’ont pas su résoudre le problème. Yves Gonthier dénonce aussi les patients qui ont la chance d’avoir un médecin et qui ne se présentent pas à leurs rendez-vous.

Des frais d’utilisation ?

Pour régler le problème, il propose l’idée d’une quote-part, mais estime qu’aucun parti politique au pouvoir au Québec n’oserait entreprendre une telle mesure.

Ce type de système où l’on doit payer des frais minimes pour les soins de santé existe pourtant en France, où réside son fils. Ce dernier a pu avoir un médecin le jour même où il en a fait la demande.

La sexagénaire estime également qu’il serait possible d’élargir l’accès aux services de super-infirmières. Il estime qu’ils pourraient assurer une partie du suivi médical, notamment pour les patients sains comme lui.

Au cours des derniers mois, il a été affecté à un groupe de médecine familiale dans une clinique médicale de l’Île-des-Sœurs. Une solution partielle, puisqu’il faut alors se débrouiller pour obtenir un rendez-vous et qu’il n’y a pas de suivi médical.

Découragé

En attendant, l’homme se tourne occasionnellement vers des soins de santé privés, seul moyen de consulter rapidement un médecin.

“Privé? Je l’utilise régulièrement, comme l’autre jour où je me suis cogné une vitre au pied. J’ai payé 150 $ », a-t-il déclaré.

Un baume qui ne vaut pourtant pas un médecin de famille du réseau public.

« Si je ne peux pas avoir de médecin de famille, faites-le-moi savoir », lance-t-il, un peu découragé par la lenteur du système.