Les Républicains, coincés entre le RN et la majorité, cherchent leur ligne droite pour les élections européennes

Les Républicains, coincés entre le RN et la majorité, cherchent leur ligne droite pour les élections européennes
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François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains pour les élections européennes, à Paris, le 19 mars 2024. LUDOVIC MARIN / AFP

Assis devant une omelette, Brice Hortefeux utilise une métaphore sur le sandwich pour décrire aux journalistes la situation politique de la droite, fin 2023, coincée entre la Renaissance et le Rassemblement national (RN). Il le reprendra quelques semaines plus tard dans le Figarotout en cherchant à être positif : « Mais la meilleure partie du sandwich est souvent le milieu. »

François-Xavier Bellamy osera-t-il réutiliser cette image, samedi 23 mars, lors de son premier meeting de campagne à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) avant les élections européennes du 9 juin ? Pas certain. Mais le professeur de philosophie comprend sans doute le concept. Tête de liste Les Républicains (LR) pour les élections européennes (comme en 2019), il multiplie depuis janvier les déplacements thématiques (pêche, agriculture, logement), et court également les plateaux pour ne pas être invisible dans une campagne polarisée, selon lui, par un duel Jordan Bardella-Emmanuel Macron. “A Renaissance, la candidate n’est pas Nathalie Hayer mais Macron”répète-t-il sur l’interventionnisme du président de la République.

Un résultat inférieur à 5% signifierait la disparition de la droite française au Parlement européen. Avec 7% d’intentions de vote selon une enquête publiée le 11 mars – réalisée par Ipsos, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le monde -, là la menace plane toujours.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Elections européennes 2024 : avec 13 points d’avance, le RN continue de creuser l’écart avec le camp présidentiel

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En privé, certains dirigeants imaginent déjà les répercussions désastreuses d’un tel scénario. Les plus pessimistes prédisent la fin du parti ou au moins un départ forcé d’Eric Ciotti de la présidence, comme Laurent Wauquiez, en 2019, après les 8,5% de la liste Bellamy. Éternel inquiet, le Niçois a longtemps cherché une alternative à un Bellamy jugé trop conservateur par une partie de son entourage, pour récupérer ces électeurs de droite partis pour la Macronie. “Bellamy, c’est une ligne à droite, qui coupe LR du centre”juge Hervé Marseille, président de l’Union des démocrates indépendants, dont le parti devrait prochainement rejoindre la liste Hayer.

« Terriblement compétitif »

Le groupe cherche donc d’abord un passage entre le bloc central et l’extrême droite pour ces élections européennes. « Il ne s’agit pas d’adopter notre discours en fonction de segments d’électeurs, c’est la meilleure manière de ne parler à personne », prévient Othman Nasrou, directeur de campagne des Républicains. Mais une élection reste une affaire d’électorat, et celle de droite s’est réduite. Chez les cadres, les plus de 65 ans et même les catégories aisées, LR fait face à la concurrence de Renaissance. Les classes populaires – reconquises par Nicolas Sarkozy en 2007 – les boudent et privilégient le RN.

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