Premier président et co-fondateur de Radio Stolliahc de 1981 à 1999, figure de la gauche et de la communauté sénonaise, Jean-Pierre Hanryon est décédé à l’âge de 73 ans.
Pour ses amis de Radio Stolliahc, il était « le vieux », celui qui les accompagnait au lancement de la radio libre en 1981. Pour d’autres, il était « Jean-Pierre des Chaillots », animateur des centres sociaux de la ZUP. de Sens, puis Chaillots. Né en 1951, à Fère-en-Tardenois (Aisne), Jean-Pierre Hanryon est décédé à l’âge de 73 ans.
Dans l’Aisne, à Fère-en-Tardenois, il a grandi dans une famille « dure, mais généreuse ». Un trait qui ne le quittera pas. « Ses parents étaient ouvriers et surtout résistants », raconte Samuel, l’un de ses trois enfants. “C’était quelque chose dont il était fier, mais dont il n’avait jamais parlé.”
Se produire à Ibiza
Ses engagements, qu’il tient avec « rigueur », sont nés, en quelque sorte, courant mai 68. Il en est alors à sa première littéraire à Château-Thierry. Lorsque le mouvement prend forme, il participe aux premières réunions de l’AJS (Alliance des jeunes pour le socialisme), et devient un trotskiste convaincu. C’est par la suite que son activité militante s’intensifie, notamment à Reims, où il étudie la philosophie.
Sa vie est pleine d’histoires incroyables. Par exemple, lorsqu’un voyage avorté au Maroc le conduit sur le tournage du film More (sorti en 1969), réalisé par Barbet Schroeder. “Il a été rejeté par la police franquiste parce qu’il avait les cheveux longs et s’est retrouvé à Ibiza, où ils tournaient le film, et a fini comme figurant”, explique Samuel Hanryon.
Jean-Pierre « des Chaillots »
C’est à l’hiver 1977 qu’il s’installe à Sens. Il est animateur au centre social de la ZUP, puis de Chaillots. « L’exclusion sociale lui était totalement insupportable », décrit son fils, qu’il emmena à la « Marche des Beurs » en 1983. Il souhaitait que les enfants de Chaillots aient les mêmes chances que les autres, qu’ils soient respectés. « . Comme ceux de la maison Théodore-de-Bèze, à Paron, où il revient en 1983. « Il avait à cœur d’ouvrir les enfants à d’autres activités, à d’autres cultures », se souvient Nicolas Pradier, son collègue depuis plus de 20 ans. ans, avec qui il a partagé sa passion pour le cyclisme et le Stade de Reims. C’est avec lui que nous avons créé la fête du sport en 1993. »
La radio associative Sens, lancée dans le quartier de Chaillots, fête ses trente ans
Jean-Pierre Hanryon est aussi celui qui a poussé à la création du marché des Champs-Plaisants. “Il trouvait vraiment incompréhensible et absurde qu’il y ait un marché en centre-ville et qu’il n’y en ait pas là-bas”, raconte Raoul Klein. Aux côtés de Bruno Bourbon, il participe à la création du club de football de Chaillots. C’est surtout dans une cave de la rue Fenel qu’il débute, en 1982, l’aventure de Radio Stolliahc, dont il fut président jusqu’en 1999. « Il l’appelait la radio des amis », se souvient Jean-Louis Péchiné, son successeur à la présidence de Stolliahc. Il a dit que grâce à l’amitié et à la camaraderie, nous trouvons toujours des solutions. Une fois par an, il organisait un week-end pour réfléchir à l’information, et ne pas être de simples passagers de plats.
10 ans de lutte contre l’hypermarché Auchan
Tout le monde se souvient d’un homme avec un sens de l’humour mordant. «Il voyait ce qu’il y avait de drôle dans une situation», décrit Raoul Klein. Droit, rigoureux dans ses principes, Jean-Pierre Hanryon était un « idéaliste ». “Il n’a jamais été dans le pathos”, ajoute son fils. Homme de gauche, il a été président de l’association Sens et le Sénonais demain, au début des années 2000. Un engagement qui l’a amené à combattre, pendant dix ans, le projet d’hypermarché Auchan. Une ténacité reconnue, qu’il utilisera inlassablement sur son vélo, arpentant « mentalement » les cols.
Ses obsèques auront lieu le mercredi 20 mars 2024, chez les pompes funèbres générales, 18 avenue Pierre de Coubertin, à Sens, à 15h Puis au cimetière de Sens, à 16h30.
Simon Magny