L’homme a été retrouvé dans la rue, inanimé, face contre terre, un matin d’avril 2022. Il avait 76 ans et il s’appelait Raymond Sebas.
Celui que nous appelions « Monsieur Raymond » était jardinier et habitait un parking souterrain sans fenêtre appartenant au député des Républicains du Val-de-Marne, Michel Herbillon.
Des conditions de logement insalubres qui auraient perduré “plusieurs années”, comme l’a confié le gardien de la résidence à Mediapart. Une situation aussi effroyable qu’indécente, mise en lumière dans l’enquête Mediapart, quand on sait que Michel Herbillon, ancien cadre du secteur privé qui a occupé une série de mandats locaux et nationaux, perçoit une indemnité de 7 605 euros bruts chaque mois et, le comble de l’hypocrisie, s’est mobilisé à plusieurs reprises en faveur des personnes âgées.
En février 2022, lorsque le député a déposé à l’Assemblée nationale un projet de loi visant à « reconnaître la dignité des personnes âgées dépendantes » comme « grande cause nationale ».
“Personne ne peut vous dire précisément d’où il vient ni qui il était”
« Le respect de la dignité de la personne humaine constitue le fondement même des droits fondamentaux. Ce principe implique de ne pas réduire l’être humain à son corps en le traitant comme un objet. Cela nécessite également que les besoins vitaux de la personne soient assurés. », se défend-il dans l’exposé des motifs. L’élu LR va jusqu’à dénoncer régulièrement dans l’hémicycle le « marchands de sommeil »qui offrent des conditions de vie “indigne”. En 2010, il a même proposé de créer une sanction financière pour contraindre ces propriétaires véreux à effectuer des travaux.
De son côté, souligne Mediapart, Raymond Sebas n’avait pas de famille connue, « personne pour dire précisément d’où il venait ni qui il était ».
Comme le précise le site d’information, le corps sans vie de Raymond Sebas a été découvert dans la rue, le 3 avril 2022 à Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine, par le boulanger d’en face, où il avait l’habitude d’acheter son café.
Les secours n’ont rien pu faire, l’homme est décédé d’une crise cardiaque. Tout près du buste de Charles de Gaulle, portant cette citation en majuscules : “Toute ma vie, j’ai eu une certaine idée de la France.”