Edgar Morin en contact direct avec son époque

Edgar Morin en contact direct avec son époque
Edgar Morin en contact direct avec son époque

Il aime cette formule de Martin Luther King, d’Edgar Morin, centenaire espiègle et brillant, également lucide sur la société des lettres et des médias : « Pour se faire des ennemis, il n’y a pas besoin de faire la guerre, il suffit de dire ce qu’on veut ». on pense “. Alors que la guerre fait rage en Ukraine, en Afrique, sur le sol palestinien et israélien, Edgar Morin revient à Nancy en assumant le rôle de président du 46e Réservez sur la Place. Une tâche et un honneur qui ne seront pas faciles, même si le sociologue et philosophe se réjouit, malgré son 102e printemps, de revenir à Nancy, où il a brillé en 2015.

Né en 1921 – « c’est là que j’ai passé mon adolescence, la guerre était une école de formation très importante » – Edgar Morin aura constamment nourri son savoir et sa pensée des épreuves de la vie. De parents juifs séfarades, orphelin de mère à dix ans, pendant la guerre civile espagnole, il prépara des colis pour les républicains et rejoignit la Résistance. C’est durant cette période qu’Edgar Nahoum adopte et conserve le pseudonyme de « Morin ».

Témoin du stalinisme et du nazisme, mais aussi et notamment de la guerre d’Algérie, de Mai 68 et de la crise du Covid, il reste encore aujourd’hui un sociologue en prise directe avec son époque. Edgar Morin publie ce 5 juin « L’année a perdu son printemps » aux éditions Denoël, un roman autobiographique inédit, écrit en 1946, qui met en lumière la construction psychologique, intellectuelle et politique de l’un des plus grands penseurs de notre temps, que nous interviewé.

Quelle est la place de l’Afrique aujourd’hui dans votre vie ?

« C’est une préoccupation constante, politique, sociale, humaine. Je n’oublie pas que l’ancienne colonisation a été suivie d’une colonisation politico-économique. »

Vous avez vécu tous les drames, toutes les tragédies du 20e siècle, dans quel monde avez-vous l’impression de vivre ?

« Un monde qui traverse un enchevêtrement de crises et qui risque de se diriger vers de grandes catastrophes. »

Quel regard portez-vous sur le conflit israélo-palestinien et son déferlement de haine, vous, résistant français libre qui avez combattu le nazisme ?

« Le drame d’un peuple colonisé, réprimé, en partie chassé de ses terres et qui risque d’être totalement expulsé. »

Que vous ont apporté la littérature, les romans et la poésie ?

« La connaissance de la vie meilleure que toutes les sciences humaines, et le sentiment poétique lié à l’esthétique.

Vous présiderez le Livre sur la Place en septembre 2024. Un salon national qui vous a déjà accueilli en 2015. Quel message pour nos nombreux lecteurs lorrains ? »

« Je vais leur dire d’aimer les livres, d’aimer la littérature, ce qui les aidera à vivre. »

 
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