Quels romans lire cette semaine ? Notre sélection avec « A Dangerous Job », un livre qui mélange suspense et western

Découvrez nos recommandations de lecture de la semaine.

« Un métier dangereux » de Jane Smiley (Rivages)

écrivain américain (Un appartement à New York), prix Pulitzer en 1992 pour Opération, signe un nouveau roman qui ne manque pas de panache. Son héroïne Eliza, née dans le Michigan, vit à Monterey (Californie) en 1851, avec Peter, son mari de vingt ans son aîné, un homme violent qui la force à avorter dès qu’elle tombe enceinte. Aussi, lorsque cette dernière est tuée dans un bar, elle est plus soulagée que triste, même si elle doit trouver un moyen de gagner sa vie. Elle se retrouve dans une maison close dont la propriétaire, Mme Parks, lui raconte : « De vous à moi, être une femme est un métier dangereux, et ne laissez personne vous dire le contraire. » Malgré tout, alors que des prostituées sont retrouvées mortes et que tout le monde s’en fiche, Eliza décide de mener l’enquête avec son collègue et ami Jean. Il est vrai qu’ils sont tous deux aussi de fidèles lecteurs d’Edgar Allan Poe…

Oubliez Caroline Ingalls et La petite maison dans la prairie pour découvrir les coulisses et la dure réalité de l’Ouest américain. D’une plume vive et subtile, Jane Smiley dresse un superbe portrait de femme dans une histoire mêlant suspense et western sous un angle résolument féminin. Un changement de direction revigorant.

« Les pages blanches de la détresse » de Gary Victor (Philippe Rey)

Pour nous raconter les violences qui déchirent son pays, le romancier haïtien a écrit une intrigue oscillant entre folie et réalité. Depuis que sa femme a quitté le foyer familial, Carl Vausier tente de lutter contre le syndrome de la page blanche en s’immergeant dans le monde chaotique qui l’entoure. Il raconte notamment l’immense agressivité de Milcent, un borgne qui semble avoir perdu la tête. Mais Carl, victime de problèmes de mémoire, est victime de crises de schizophrénie : les personnalités qui apparaissent dans les pages sont-elles issues de son imagination ou est-il dépassé par la réalité de ce qu’il voit ? Social et poignant.

Côté biographie : « Saint-Exupéry. Un Petit Prince en exil » de Jean-Claude Perrier (Plon)

Par Dominique Bona de l’Académie française

L’exil américain de Saint-Exupéry est un mystère de plus à inclure dans une biographie qui ne cesse de se renouveler ou de s’éclaircir au fil des découvertes, comme des pépites sorties d’un coffre au trésor. Jean-Claude Perrier raconte les trois années – de 1940 à 1943 – où le pilote de l’Aéropostale, ami de Guillaumet et Mermoz, trouva aux États-Unis un territoire propice à l’écriture de plusieurs chefs-d’œuvre, parmi lesquels le petit Prince, publié pour la première fois à New York en 1943, simultanément en français et en anglais.

Santé précaire. Amours épars et passionnés. Des amitiés semées de disputes avec d’autres Français en exil (André Breton, Jacques Maritain). Liens indissolubles avec la France : ce non-gaulliste lance un appel aux Américains pour qu’ils entrent en guerre. Jusqu’à sa mort, dernier mystère, survenue en Méditerranée le 31 juillet 1944 à bord d’un P-38 Lightning, le livre de Jean-Claude Perrier entretient la flamme de la mémoire. Au fil des pages, partagé entre l’admiration et les nécessités de l’enquête, l’auteur retrace un personnage légendaire. Il la rend si proche de nous qu’à l’imitation des amis d’Antoine de Saint-Exupéry, nous ne l’appellerons plus que… « Tonio », affectueusement !

 
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