(Damas) La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a déclaré que déterminer le sort des personnes disparues pendant la guerre civile en Syrie serait un « énorme défi » qui prendrait des années.
Maher Al Mounes
Agence -
« Identifier les disparus et informer les familles de leur sort constituera un défi de taille », a déclaré Mme.moi Spoljaric dans un entretien avec l’AFP samedi en fin d’après-midi à Damas.
Des milliers de personnes ont été arrêtées et détenues après le début de la violente répression des manifestations antigouvernementales en 2011 sous le régime du président Bachar al-Assad, et depuis lors, on est sans nouvelles de leurs familles.
De nombreuses personnes auraient été enterrées dans des fosses communes après avoir été torturées dans les prisons du pays pendant la guerre qui a fait plus d’un demi-million de morts.
Après l’arrivée à la tête du pays des rebelles islamistes qui ont chassé du pouvoir M. Assad le 8 décembre, des milliers de personnes détenues ont été libérées mais de nombreux Syriens recherchent toujours les traces de leurs proches disparus.
M.moi Spoljaric a déclaré que le CICR travaillait avec les autorités intérimaires, des ONG et le Croissant-Rouge syrien pour collecter des données, afin de fournir des réponses aux familles le plus rapidement possible.
Mais « la tâche est énorme. Il faudra des années pour clarifier la situation et pouvoir informer toutes les personnes concernées. Et il y aura des cas que nous ne pourrons jamais identifier », a-t-elle ajouté.
Jusqu’à présent, nous avons suivi 35 000 cas, et depuis que nous avons mis en place une nouvelle ligne d’assistance en décembre, nous avons ajouté 8 000 demandes supplémentaires.
Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge
«Mais ce n’est qu’une partie» du nombre total de personnes disparues, a observé l’ancien diplomate suisse à la tête du CICR depuis fin 2022.
« Sauvegardez les preuves »
Le CICR a proposé sa collaboration aux nouvelles autorités « pour mettre en place les institutions nécessaires à la gestion des données disponibles, à la protection et à la collecte de ce qui doit être collecté », a-t-elle précisé.
En décembre, l’ONG Human Rights Watch a exhorté les nouvelles autorités syriennes à « sécuriser, collecter et sauvegarder les preuves, y compris celles provenant des charniers et des archives gouvernementales, qui seront essentielles dans les futurs procès pénaux ».
Elle a également appelé à une coopération avec le CICR, qui pourrait « fournir une expertise essentielle » pour aider à sauvegarder les archives et clarifier le sort des disparus.
“Nous ne pouvons pas exclure que des données soient perdues, mais nous devons travailler rapidement pour préserver ce qui existe et le stocker de manière centralisée, afin que les cas individuels puissent être suivis”, a déclaré Mme.moi Spoljaric.
Plus d’un demi-siècle de règne incontesté du clan Assad a brusquement pris fin le 8 décembre, après l’arrivée des rebelles qui ont pris le pouvoir au terme d’une fulgurante offensive de onze jours. M. Assad a fui vers Moscou.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, affirme que plus de 100 000 personnes sont mortes en détention depuis 2011 à cause de la torture ou de conditions de santé déplorables.
Une ONG signale des explosions dans des dépôts de munitions près de Damas
Plusieurs explosions ont eu lieu dimanche dans des entrepôts de munitions appartenant à l’armée de Bachar al-Assad près de Damas, la capitale syrienne, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
“De violentes explosions ont retenti aujourd’hui autour de la capitale Damas, probablement dues à une frappe israélienne”, a indiqué l’ONG.
Interrogée dimanche par l’AFP à Jérusalem, l’armée israélienne, qui a ciblé à plusieurs reprises ces dernières semaines des sites de l’armée du président syrien déchu, a affirmé “ne pas être à l’origine” de ces explosions. .
Les explosions ont eu lieu “dans des dépôts de munitions appartenant aux forces de l’ancien régime, près de la ville de Kiswé dans la banlieue de Damas”, selon l’Observatoire, qui n’a fait état d’aucune victime.