L’arbre a trop de boules

En 2018, Melania Trump, alors première dame des États-Unis, décorait pour Noël une partie de la Maison Blanche avec des sapins rouges sans aucun artifice, ce qui faisait grincer des dents, tant le résultat était sinistre, plus proche d’une cérémonie funéraire que de une fête.

En 2024, la tendance serait complètement différente, selon un article de Washington Post qui annonce le retour du « Noël ringard », que l’on pourrait traduire par « Noël joyeux ». A bas le sapin monochrome ou décoré selon une symétrie maniaque, à bas le thème, la perfection, voire le bon goût, on fait comme autrefois : on jette presque tout sur le conifère, naturel ou artificiel. , entouré de cadeaux mal emballés !

Il y a là, semble-t-il, un mélange de nostalgie et de rébellion envers la performance. Rébellion, car à l’heure où les influenceurs nous expliquent sur Instagram comment décorer avec soin jusqu’à l’intérieur de nos frigos, on en a marre. Nostalgie car on a tous de vieux albums de famille avec des photos dans lesquelles on pose un peu devant les sapins de Noël appareil et en criant.

  • PHOTO FOURNIE PAR CHANTAL GUY

    Notre chroniqueuse avec sa mère et son frère lors de son Noël à 6 ans

  • PHOTO FOURNIE PAR MARISSA GROGUHÉ

    La journaliste Marissa Groguhé avec son père en 1997

  • La réalisatrice principale Isabelle Audet en 1978

    PHOTO FOURNIE PAR ISABELLE AUDET

    La réalisatrice principale Isabelle Audet en 1978

  • Journalist Véronique Larocque in 1992

    PHOTO PROVIDED BY VÉRONIQUE LAROCQUE

    Journalist Véronique Larocque in 1992

  • Journalist Josée Lapointe in 1971

    PHOTO FOURNIE PAR JOSÉE LAPOINTE

    Journalist Josée Lapointe in 1971

  • Iris Gagnon-Paradis, critique gastronomique et directrice de division, en décembre 1981

    PHOTO FOURNIE PAR IRIS GAGNON-PARADIS

    Iris Gagnon-Paradis, critique gastronomique et directrice de division, en décembre 1981

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Je vous parle d’une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ; À cette époque, les photos de Noël prenaient au moins deux semaines avant de pouvoir être vues une fois imprimées.

Ce n’est qu’après que l’on a parfois pu constater à quel point nos parents étaient ivres, au nombre de photos ratées où un doigt mal placé bloquait l’objectif. Mais quoi de plus drôle que de mauvaises photos ? Personnellement, ce sont mes préférés, car ils existent de moins en moins depuis qu’on les fixe sur nos smartphones.

Pour l’arbre, je me souviens du rituel annuel immuable. Mon père a sorti du hangar un grand carton contenant les décorations et le sapin en plastique démonté. Il a ensuite passé une soirée à dire des gros mots tout en installant les branches tordues et en testant les lumières des guirlandes, une à une. Ce qui explique pourquoi j’ai aujourd’hui un sapin avec lumières intégrées, en trois morceaux, qui s’assemble en cinq minutes. Le reste n’est qu’un plaisir décoratif, pour le plus grand plaisir de ma chatte Nanette, qui lâchera chaque jour quelques boules, heureusement en plastique, donc incassables.

PHOTO FOURNIE PAR CHANTAL GUY

Notre chroniqueuse et son frère au pied de l’arbre, quelque part dans les années 80

En regardant les photos de Noël où mon frère et moi avons grandi devant le même sapin coloré, j’ai d’abord remarqué que poser devant le sapin est une tradition incontournable, et que seule notre croissance apparente permet de dater les photos. Après tout, c’est une œuvre éphémère – NOTRE œuvre, et nous voulons nous en souvenir. Je me souviens aussi de quelques années enthousiastes où on l’inondait d’un peu trop de décorations. Une fois, nous avons jeté tellement de glaçons sur les branches que l’arbre ressemblait davantage à un gros gâteau, et le chat à ce moment-là a vomi et déféqué des fils d’argent pendant des jours.

De l’émerveillement de mon enfance, il ne reste aujourd’hui que les décorations de Noël auxquelles s’accrocher. C’est à mon tour de sortir le chargement de boules et de grelots du sous-sol, idéalement en écoutant les classiques de Noël pendant que les biscuits cuisent au four.

L’amant et moi avons également découvert dans notre ancienne maison des décorations anciennes en bois et en céramique que ses parents avaient eux-mêmes héritées de leurs parents – parce que dans l’arbre !

Car mon cœur est encore rempli de joie lorsque l’arbre retrouve son trône dans le salon. En fait, je me retiens de ne pas le sortir juste après Halloween, car selon une étude, les gens qui décorent plus tôt pour Noël sont plus heureux que ceux qui ne le font pas. Si vous n’y croyez pas, ou si vous manquez d’inspiration, allez faire un tour à la Taverne de Noël du Petit Dep, boulevard Saint-Laurent. Les gens font la queue pour prendre un verre dans un décor débordant de guirlandes et de Pères Noël en plastique. Je mettrais la main au feu car après le réveillon raté de la pandémie, personne ne veut se restreindre et nous travaillons dur pour décorer les intérieurs de manière festive.

Cette année, ma mode est aux lumières. Je le mets partout, aux fenêtres, dans les escaliers et même sur la télé. Ce Noël sera flashy et lumineux, aussi ringard que possible, ou il ne le sera pas. Dans tous les cas, cela fera de superbes photos – ou de mauvaises, ce qui serait encore mieux.

 
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