Après le passage dévastateur du cyclone Chido, un policier de Mamoudzou, sans aucune formation médicale, a aidé une femme à accoucher dans des conditions précaires.. Il témoigne auprès de RMC.
A Mayotte dévastée par le cyclone Chido, où les infrastructures médicales fonctionnent au ralenti, le récit de la naissance d’une petite fille apporte un souffle d’espoir. Mardi 18 décembre, à Mamoudzou, c’est grâce au sang-froid et à l’improvisation d’un policier que cette naissance a pu se dérouler sans complications.
Anoueche, membre du Bac et représentant d’Alliance Police à Mayotte, était en mission lorsqu’il a été interpellé par des habitants pour venir en aide à une femme sur le point d’accoucher. “Je suis entré dans la pièce et j’ai dit : « Oh merde ! et puis je l’ai fait comme dans les films.il témoigne au micro de RMC.
Face à cette situation inédite, le père de deux enfants a fait appel à son instinct. “Quand je suis arrivée, on pouvait déjà voir la tête et les cheveux du bébé, alors j’ai mis ma main dedans et j’ai dit à la maman de pousser.
Le système D pour sauver une vie, « baby Chido », symbole d’espoir
Faute de matériel médical, Anoueche a rapidement demandé de l’aide. Après avoir repéré une équipe de police équipée d’une radio, un médecin urgentiste a pris le relais à distance, guidant le policier pour gérer l’expulsion du placenta et couper le cordon ombilical.
“Je n’avais jamais fait ça, donc j’avais peur de mal le faire», raconte le policier, qui a utilisé les moyens du bord pour assurer la sécurité de la mère et de l’enfant. A l’aide d’une bougie, il stérilisait les lames d’une paire de ciseaux avant d’intervenir, jusqu’à l’arrivée d’une sage-femme 20 minutes après l’accouchement. “Quand le bébé a réagi, j’ai été soulagé.» confie-t-il, se souvenant de ce moment où, malgré la tension et le chaos ambiant, la vie a triomphé.
Affectueusement surnommée « bébé Chido » par les locaux, en souvenir du cyclone qui a frappé l’archipel, la petite fille devient un symbole de résilience pour ce territoire durement touché. « C’est peut-être le début de la renaissance de ce territoire», espère Anouèche. Un moment hors du -, y compris pour la jeune maman qui assure que “tout va bien”.