L’ONG Human Rights Watch confirme l’existence d’un charnier à Damas, après de possibles « crimes de masse » du régime d’Assad

L’ONG enquête depuis 2021 sur les exactions commises dans le district de Tadamon, où des dizaines de civils ont été sommairement exécutés.

Publié le 17/12/2024 14:11

Mis à jour le 17/12/2024 16:05

- de lecture : 3min

Des habitants marchent parmi les décombres à Tadamon, un quartier de Damas (Syrie), le 3 novembre 2018. (LOUAI BESHARA / AFP)

Depuis la chute de Bachar al-Assad, les révélations sur les crimes commis par son régime se succèdent. L’ONG Human Rights Watch (HRW) affirme, dans une enquête publiée mardi 17 décembre, avoir découvert un charnier à Tadamon, un quartier de Damas. « Les déclarations des habitants de ce quartier suggèrent que cette zone est le théâtre de crimes de masse et pourrait avoir été le théâtre d’autres exécutions sommaires »rapporte l’organisation, qui attribue ces abus à « Forces gouvernementales syriennes et milices affiliées ».

Les chercheurs de HRW se sont rendus sur place les 11 et 12 décembre, après la prise du pouvoir par une coalition de rebelles syriens. Ils ont découvert des dizaines de restes humains »notamment « des dents et un crâne, une mâchoire, une main et des os du bassin, dans la terre et dans un sac récupéré par les habitants »à l’endroit d’un « massacre perpétré en avril 2013 ». « Des restes humains ont également été éparpillés sur le sol des bâtiments à côté du charnier, ce qui a amené les chercheurs à conclure que d’autres personnes ont très probablement été tuées ou enterrées au même endroit. »poursuit l’ONG.

HRW a identifié l’emplacement de ce charnier après avoir géolocalisé une vidéo montrant 11 personnes « abattu à bout portant et poussé dans la fosse creusée mécaniquement, aux côtés des corps de 13 autres personnes ». Les exactions commises à Tadamon ont été révélées en 2022 par deux chercheurs, qui avaient reçu une vidéo découverte par un membre d’une milice syrienne, relayée notamment par Le Gardien. « Cette vidéo, filmée par les tueurs eux-mêmes, qui riaient en tirant sur leurs victimes, montre le profond mépris dont le gouvernement syrien a fait preuve pour la vie des gens. » dénonce Hiba Zayadin, chercheuse pour HRW.

« Les habitants de Tadamon ont déclaré que les exécutions dans ce quartier étaient courantes, ajoute Human Rights Watch. Lors d’entretiens en 2022, ils ont décrit au moins dix autres cas d’exécutions sommaires entre août 2012 et janvier 2014, à Tadamon, Daraya, Moadamiya et dans les environs.

L’ONG appelle la communauté internationale et le gouvernement de transition syrien à « sécuriser et préserver les sites probables de crimes de masse en vue d’exhumations et d’enquêtes médico-légales coordonnées. » Sans cela, « il existe un risque sérieux que les preuves nécessaires à la responsabilisation soient perduesrencontré en garde Hiba Zayadin. Les proches de ceux qui ont été tués si brutalement ici méritent de savoir ce qui leur est arrivé. »

Monde

 
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