De plus, « les forces de défense et de sécurité sont appelées à assurer l’ordre et la sécurité dans le respect de l’État de droit »dans ce décret lu à la télévision publique trois jours après une « opération de frappe » de la gendarmerie nationale très critiquée sur les réseaux sociaux.
Plusieurs dizaines de jeunes ont été interpellés dans la nuit de samedi à dimanche à Libreville lors de cette opération, certains se plaignant d’avoir également été tondus pour avoir violé le couvre-feu. La tonsure a été imposée à plusieurs reprises depuis le putsch à un adolescent auteur d’une vidéo virale considérée comme une “outrage” au chef de l’État, à des groupes de jeunes accusés d’avoir « semé la peur » à Port Gentil, la capitale économique, et aux syndicalistes de la société d’eau et d’électricité SEEG qui avaient appelé à la grève pour des questions salariales.
Allégé pendant quelques mois, le couvre-feu a été renforcé début octobre avant le lancement de la campagne électorale pour le référendum sur la nouvelle Constitution, alors largement plébiscitée par les électeurs. Ce renforcement prévu « pendant toute la durée du processus électoral » avait alimenté l’impatience des amateurs de sorties tardives, avec un impact économique dans certains secteurs.
En levant le couvre-feu, « le chef de l’Etat veut offrir la possibilité à tous ses concitoyens de célébrer les fêtes de fin d’année »selon le décret signé par le ministre de la Défense. « Cette mesure marque aussi le souci constant du chef de l’Etat de soutenir les opérateurs économiques de tous les secteurs »précise le texte.
L’adoption de la nouvelle Constitution, à la mi-novembre, a été suivie par l’ouverture des consultations pour une révision du code électoral, en vue des élections présidentielles, législatives et locales prévues en 2025 pour clôturer la période de transition née du renversement. de la dynastie Bongo, le 30 août 2023. Le général Oligui a promis de rendre le pouvoir aux civils mais ne cache pas ses ambitions présidentielles.