La Russie a promis mercredi “une réponse” à la nouvelle attaque ukrainienne menée dans la matinée, selon Moscou, avec des missiles américains ATACMS contre un aérodrome militaire dans le sud du pays. Une ligne proclamée rouge par Moscou.
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11 décembre 2024 – 18h07
(Keystone-ATS) Récemment, en réponse à des frappes similaires, Vladimir Poutine a menacé de bombarder les centres de décision de Kiev avec son missile hypersonique expérimental Orechnik, capable de transporter une charge nucléaire, et les pays occidentaux qui aident l’Ukraine d’attaquer le territoire russe.
Un haut responsable américain a prévenu mercredi, sous couvert d’anonymat, que Moscou pourrait frapper l’Ukraine avec un missile Orechnik “dans les prochains jours”.
Après avoir obtenu en novembre le feu vert de Washington et de Londres pour attaquer la Russie avec des missiles longue portée américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, Kiev a depuis mené des frappes sur le sol russe avec ces armes précises, ce qui a chaque fois provoqué la colère de Moscou.
« Abattis » ou « détournés »
Malgré les menaces de Vladimir Poutine, ces frappes se sont poursuivies en Russie mercredi, selon Moscou.
Dans un communiqué, l’armée russe a indiqué que “six missiles balistiques ATACMS de fabrication américaine” avaient été utilisés mercredi matin pour attaquer l’aérodrome militaire de Taganrog, dans la région de Rostov (sud-ouest).
Deux d’entre eux ont été “abattus” et “les autres (…) détournés par des équipements de guerre électronique”, a assuré l’armée russe. Les chutes de débris ont « blessé du personnel » sur le site militaire et deux bâtiments ont été notamment « endommagés », sans plus de précisions.
Les autorités ukrainiennes n’ont, pour l’instant, revendiqué ni commenté cette prétendue attaque.
Perturber la logistique russe
Plus tôt mercredi, les chaînes russes Telegram ont publié de prétendues vidéos de l’attaque de Taganrog, dans lesquelles on peut entendre des explosions en série.
Le gouverneur de la région de Rostov, Iouri Slioussar, a évoqué pour sa part « une attaque de missile » dans la nuit sur Taganrog, tandis que la municipalité a fait état d’une coupure de chauffage dans une trentaine d’immeubles résidentiels.
En réponse aux bombardements russes quotidiens sur ses infrastructures et ses villes, l’Ukraine a multiplié les attaques contre des sites militaires et énergétiques en Russie, afin de perturber la logistique de l’armée moscovite qui occupe toujours près de 20 % du territoire ukrainien. .
« Incendie massif » dans un terminal pétrolier
Son armée a indiqué mercredi avoir frappé dans la nuit un terminal pétrolier dans la région russe de Briansk (ouest), provoquant “un incendie massif” dans ce site “activement utilisé pour ravitailler” les troupes russes.
Face aux frappes de Kiev, la Russie a tiré le 21 novembre un missile Orechnik contre une ville ukrainienne, un signal d’alarme pour les Occidentaux selon le Kremlin et une escalade des tensions sans précédent en près de trois ans de conflit de haute intensité.
Cette arme jusqu’alors inconnue peut frapper n’importe où en Europe et pourrait cibler la côte ouest américaine selon ses caractéristiques vantées par le président russe, qui a pourtant juré qu’il préviendrait à l’avenir avant de lancer son Orechnik.
Moscou revendique la prise de 2 villages
Sur le terrain, les forces russes ont l’avantage dans l’est de l’Ukraine, avançant vers les villes de Pokrovsk et Kurakhové. Dans la région russe de Koursk, où l’armée de Kiev contrôle des centaines de kilomètres carrés depuis août, les troupes du Kremlin ont annoncé mercredi avoir repris deux villages.
Chaque camp semble vouloir tout faire pour améliorer au maximum sa position sur le champ de bataille, à l’heure où les rumeurs circulent sur de possibles négociations de paix en 2025, après l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
“Au détriment de l’unité”
Pendant ce -, les Européens tentent de constituer un front uni pour aider l’Ukraine à obtenir la paix « juste » qu’elle recherche face à une Russie déterminée.
Hormis le récent appel entre Vladimir Poutine et Olaf Scholz, seul Viktor Orban, le Premier ministre hongrois et principal allié du Kremlin au sein de l’UE, continue d’entretenir des contacts fréquents avec le dirigeant russe.
Mercredi, le Hongrois et le Russe se sont encore appelés, provoquant la colère du président ukrainien Volodymyr Zelensky : « Personne ne devrait promouvoir sa propre image au détriment de l’unité », a-t-il fustigé sur Telegram.
« Il ne peut y avoir de discussions sur la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine sans l’Ukraine », a-t-il encore insisté.
Vladimir Poutine exige toujours la capitulation de l’Ukraine, sa renonciation à l’adhésion à l’OTAN et le contrôle des territoires ukrainiens annexés par Moscou. Des conditions inacceptables pour Kyiv et ses alliés occidentaux.