L’opposition obtient 12 ministères au gouvernement

L’opposition obtient 12 ministères au gouvernement
L’opposition obtient 12 ministères au gouvernement

Cyril Ramaphosa, alors qu’il prête serment avant son deuxième mandat, à Pretoria, le 19 juin 2024.

AFP

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé dimanche soir la composition du nouveau gouvernement, l’opposition ayant remporté douze ministères au terme d’âpres négociations au sein d’une coalition à laquelle l’ANC a souscrit après une cuisante défaite aux législatives.

Sur 32 ministères, le Congrès national africain (ANC), qui dirige le pays depuis la fin de l’apartheid mais a perdu pour la première fois sa majorité absolue au Parlement à l’issue des élections de fin mai, conserve la part du lion avec vingt postes dont ceux des Finances, de l’Energie, des Affaires étrangères, de la Police et de la Justice.

Le chef du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), prônant la libéralisation économique, John Steenhuisen, 48 ans, est entré au gouvernement en tant que ministre de l’Agriculture. Son parti détient six portefeuilles, dont l’Environnement, les Affaires intérieures et les Travaux publics. Le DA a également remporté le prix de l’éducation et des communications.

« Du jamais vu dans l’histoire »

« La mise en place d’un gouvernement d’union nationale dans sa forme actuelle est sans précédent dans l’histoire de notre démocratie », a déclaré Cyril Ramaphosa dans une déclaration télévisée. Le chef de l’Etat de 71 ans a prêté serment la semaine dernière pour un deuxième mandat de cinq ans.

La priorité de ce nouveau gouvernement sera de redonner « une croissance économique rapide » à la première puissance industrielle africaine et « la création d’une société plus juste en luttant contre la pauvreté, les inégalités et le chômage », a souligné Cyril Ramaphosa. Ce gouvernement a été composé de manière à ce que « tous les partis puissent participer de manière significative à l’exécutif », a-t-il poursuivi.

L’Afrique du Sud n’a été dirigée par un gouvernement de coalition qu’une seule fois auparavant, dans les circonstances exceptionnelles de la transition démocratique après la fin de l’apartheid, avec Nelson Mandela comme président et Frederik de Klerk comme vice-président.

« Alliance gouvernementale »

La formation inédite du nouveau gouvernement est le résultat de l’amère débâcle de l’ANC lors des élections législatives du 29 mai. Sanctionné par les urnes dans un contexte de déclin économique, de chômage endémique et de pauvreté croissante, le parti historique n’a remporté que 40 % des voix. voter à l’issue du scrutin, ne conservant que 159 sièges sur 400. Le DA a remporté 87 sièges (21,8%).

Le petit parti de l’ancien président Jacob Zuma, créé quelques mois seulement avant le scrutin, a fait une percée en remportant 58 sièges, devant la troisième force politique du pays. Le parti du sulfureux leader de 82 ans, déclaré inéligible et toujours jugé pour corruption, a cependant refusé d’entrer dans une coalition dirigée par l’ANC et ne détient aucun ministère.

Tout comme les Combattants pour la liberté économique (EFF, 39 députés), qui ont juré d’« écraser » l’alliance gouvernementale « dirigée par les Blancs », en référence à la DA qui peine à se défaire de sa réputation de parti au service de la minorité blanche.

Des négociations à huis clos

Ces dernières semaines, d’intenses négociations à huis clos ont eu lieu entre l’ANC et le DA. Au début du mois, à l’issue d’une réunion au sommet des cadres de l’ANC, Cyril Ramaphosa avait appelé à la formation d’un « gouvernement d’union nationale » et indiqué que des négociations étaient en cours avec les dirigeants des autres partis.

Mais depuis cette annonce, les discussions sont au point mort sur le nombre et la nature des ministères qui seraient accordés à l’opposition, qui en réclamait une dizaine, selon des informations divulguées dans la presse locale. L’ANC avait dénoncé « des revendications farfelues et scandaleuses pour des postes ministériels » et accusé le DA, sans le nommer, de divulguer des informations à la presse pour parvenir à ses fins.

Au total, onze partis ont signé un accord pour former un gouvernement de coalition. Cyril Ramaphosa doit présenter les orientations de son nouveau gouvernement à l’ouverture du Parlement le 18 juillet.

(AFP)

 
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