« La politique en Afrique de l’Ouest doit être corrigée… L’extrême droite au pouvoir, un danger… » – .

« La politique en Afrique de l’Ouest doit être corrigée… L’extrême droite au pouvoir, un danger… » – .
« La politique en Afrique de l’Ouest doit être corrigée… L’extrême droite au pouvoir, un danger… » – .

Né et élevé en Tunisie où sa famille est basée de longue date, Erwan Borhan Davoux, dans ses différentes fonctions, a eu l’occasion de voyager à travers les pays de la circonscription qui comprend à la fois le Maghreb et l’Afrique de l’Est. L’Ouest notamment le Sénégal, qu’il connaît bien et avec qui il entretient une histoire d’amitié.

Dans l’entretien accordé à Dakaractu, Erwan évoque les urgences et le poids historique des élections législatives qui se tiendront en France dans quelques jours. Mais aussi, le candidat aborde les urgences pour les Français des pays du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest, sans oublier de relever la position de l’extrême droite dans ces échéances électorales.

Dakaractu – Quelles sont les motivations qui vous poussent à vous présenter aux élections législatives de 2024 en France ?

J’ai décidé d’être candidat dans la neuvième circonscription des Français de l’étranger sans réclamer d’investiture, d’être candidat indépendant dans la ligne gaulliste, chiraquienne et villepiniste parce que je ne reconnais plus aucun parti politique. Il me semble que la ligne que j’incarne s’est effacée et il me semble aussi que les partis politiques ne jouent plus vraiment leur rôle qui est d’éclairer les débats, d’offrir des options aux Français. Ces partis sont devenus des partis de petites cliques où il y a peu de membres et où la seule ambition est que les dirigeants puissent avoir des avantages comme des chauffeurs, des bureaux et autres. Je crois qu’il faut sortir de ce système et vraiment mettre la France au-dessus des partis.

Dakaractu – La dissolution de l’Assemblée nationale, une décision qui en a surpris plus d’un : comment l’avez-vous accueillie ?

Je pense que la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président Macron est adaptée à la situation puisque nous avons vécu un séisme politique lors des élections européennes et que nous sommes dans une crise politique depuis deux ans. Donc je pense que pour la situation la décision est appropriée, mais je pense qu’elle arrive au mauvais moment, c’est à dire qu’Emmanuel Macron gouverne depuis deux ans sans majorité, ce qui n’est pas conforme à l’esprit du parti. établissements. La Ve République est une majorité et une opposition et, pendant deux ans, gouverner sans majorité a donné un sentiment d’impuissance politique.

Dakaractu – Comment analysez-vous la politique étrangère de la France, notamment en Afrique de l’Ouest ?

Je pense que la politique étrangère de la France a entraîné une perte d’influence significative en Afrique de l’Ouest. Une perte de sympathie aussi et même son expulsion de la zone sahélienne. C’est cette politique qui doit être corrigée. Ce n’est pas vraiment un sentiment anti-français, mais un rejet d’une politique paternaliste aux comportements souvent condescendants, il faut aller vers de nouveaux partenariats sur un pied d’égalité dans un esprit constructif et rétablir le lien et surtout dans une démarche d’égalité, de coopération et de partenariat .

Dakaractu – Quelles sont les urgences, selon vous, pour les Français établis au Maghreb et en Afrique de l’Ouest ?

Les Français résidant à l’étranger sont nombreux, notamment au Sénégal, avec près de 20 000 inscrits et surtout double-nationaux. Il est évident que le programme du Front populaire présente des dangers. La première est que Jean-Luc Mélenchon souhaite que tous les Français résidant à l’étranger, c’est-à-dire toute personne ayant la nationalité française, soient contraints de payer leur impôt sur le revenu en France, afin que cette personne ne bénéficie pas de la contrepartie, qui est la fourniture d’un service public presque gratuitement. Je m’opposerais fermement à cet impôt basé sur la nationalité, car il pénaliserait fortement nos compatriotes qui habitent dans le neuvième arrondissement et au Sénégal et autres pour ceux qui paient déjà l’impôt sur le revenu. En France, le Front populaire a prévu d’augmenter ses impôts de 50 milliards cet été, je défendrai nos compatriotes qui vivent à l’étranger. Il existe déjà des conventions fiscales latérales. J’espère qu’ils resteront et que chacun pourra avoir le choix. Je n’envisage pas de voir Mélenchon vouloir baser l’impôt sur la nationalité, ce qui serait une véritable catastrophe pour le Sénégal. Encore un gros problème. Je crois aux repères familiaux et sociétaux. Je pense que François Hollande a déconstruit la politique familiale française et que ce fut une grosse erreur car la natalité a baissé en France pour rejoindre la moyenne européenne alors qu’avant elle était plus élevée. Dans le programme du Front Populaire il y a une mesure qui me paraît vraiment folle : c’est celle qui permettrait le changement d’état civil de sexe par une simple déclaration à la mairie, alors qu’avant il y avait une procédure légale pour ça. Je dis donc oui à l’égalité des sexes, mais non à la négation du genre. Là, il suffirait de se rendre à la mairie pour faire une déclaration et changer d’état civil. Je pense que nous détruisons les fondements de la société et j’y suis opposé.

Aussi, l’autre axe de mon programme concerne l’enseignement du français à l’étranger. Nous devons maintenir une éducation de qualité à l’étranger. D’autant que la France fait désormais face à une forte concurrence des autres Etats étrangers. Alors, ne pas perdre en qualité et surtout que cet enseignement du français, cet enseignement du français à l’étranger qui transmet la langue française, mais aussi des valeurs, puisse se faire à un coût raisonnable ; ceux qui disent gratuit sont de la démagogie. Par contre, les frais de scolarité sont beaucoup trop élevés pour les familles et il faut travailler à les réduire. Malheureusement, ce n’est pas la voie qui est suivie puisque les fonds alloués à l’action de l’État dans les lycées français à l’étranger sont appelés à diminuer. Le gouvernement a gelé 10 milliards d’euros. Mais je m’y oppose fermement. Nous voulons une éducation de qualité à un coût raisonnable. Je crois que c’est très important pour nos compatriotes établis dans la région et aussi pour tous ceux qui n’ont pas la nationalité française mais qui aiment la France et qui souhaitent étudier dans des établissements français. Nous ne devons pas les exclure ni leur opposer des barrières. Il faut pouvoir répondre à l’offre de français qui est importante, et je pense que c’est une urgence, notamment au Sénégal dont le rôle diplomatique a souvent été un phare pour la francophonie. Le Sénégal est un endroit très spécial.

Dakaractu – Votre point de vue sur cette montée de l’extrême droite…

Je veux dire que le rassemblement national n’est bien sûr pas du tout la solution et les extrêmes ne sont jamais la solution car le programme du Front National, le cœur du programme est dirigé contre les pays de cette neuvième circonscription qui comprend le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. . Il prévoit par exemple qu’un étranger qui perd son emploi et n’en retrouve pas pendant un an sera contraint de quitter la France. Nous ne parlons pas du tout d’un délinquant ou d’une personne qui a commis des actes terroristes. On parle simplement d’une personne qui entra régulièrement en France, qui avait un emploi qu’elle avait perdu et qui avait un peu de mal à en retrouver un autre. Et le Rassemblement national propose que cette personne soit expulsée. Je trouve cela totalement inhumain. Et c’est bien entendu ce que ferait le rassemblement national en cas de victoire, et bien entendu, les pays de la neuvième circonscription ne resteraient pas les bras croisés. Il y a un principe de réciprocité, c’est-à-dire que si on met dans le collimateur tous les ressortissants des Etats du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, il est évident qu’ils prendront des mesures de réciprocité et que donc, tous les Français qui vivent dans le Le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, verront leurs conditions de vie se dégrader et la perception qu’on peut avoir d’eux dans leur pays de résidence également, se dégrader. Je dis attention à ce que prépare le Rassemblement national. C’est absolument catastrophique pour cette région du monde.

Je veux incarner la voix de la raison dans cette élection. Je suis gaulliste, chiraquien et je refuse les extrêmes qui sont toujours mauvais pour la France. Je veux nous reconnecter et que les Français se réconcilient. Je veux rétablir le lien entre la France et chacun des pays de cette région de l’Afrique de l’Ouest et du Sénégal pour lesquels j’ai une immense affection, il faut renouer des liens de confiance, il faut mettre fin aux discours simplistes et populistes qui désignent l’autre, l’étranger, celui qui est différent, celui qui a une autre religion, comme forcément un danger alors qu’il est bien sûr aussi une opportunité, une richesse. Jacques Chirac disait que « la France est riche de sa diversité et c’est en cela que je crois ».

Dakaractu – Le message aux compatriotes de votre circonscription…

Le président Macron a choisi le délai minimum prévu par la constitution de 20 jours, qui est très court en France et qui est vraiment très difficile quand on est candidat à l’étranger, parce que la neuvième circonscription compte 16 pays, je trouve qu’on aurait pu avoir un élection un peu plus longue et donc j’attire l’attention sur nos compatriotes, nos amis établis au Sénégal. Le vote débute le mardi 25 à midi, il se terminera le jeudi 27 à midi pour le vote électronique. Puis le dimanche 30 juin, comme en France, il y aura un vote aux urnes dans les bureaux de vote et j’invite tout le monde à participer à cette élection cruciale. Il faut à tout prix éviter l’arrivée des extrêmes au pouvoir. Ce n’est jamais bon pour la France et ce n’est jamais bon pour les Français qui vivent à l’étranger…

 
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