L’Allemagne ouvrira des « clubs de cannabis » à partir de lundi

L’Allemagne ouvrira des « clubs de cannabis » à partir de lundi
L’Allemagne ouvrira des « clubs de cannabis » à partir de lundi

L’Allemagne ouvre ses « clubs de cannabis » à partir de lundi

Les premiers « cannabis clubs » en Allemagne permettront aux fumeurs d’accéder à un circuit légal de production et de distribution d’herbe.

AFP

Publié aujourd’hui à 8h23

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Il s’agit de la deuxième étape attendue de la légalisation du cannabis récréatif mise en place par le plus grand pays d’Europe il y a trois mois. Depuis le 1er avril, l’Allemagne a dépénalisé la possession de cannabis en quantités limitées.

Les clubs permettront aux amateurs de cultiver des plantes et de partager la récolte entre eux.

Dans ces associations ouvertes uniquement aux résidents d’Allemagne, les membres de plus de 21 ans pourront acheter au maximum 50 grammes d’herbe par mois (30 grammes pour les adultes de moins de 21 ans).

Une attente tangible

L’attente générée est tangible : « Mariana Cannabis », une organisation qui regroupe 180 clubs à travers le pays, affirme déjà compter 20 000 membres.

Cependant, il n’y a pas encore de graines ou de plantes sur leur terrain près de Leverkusen (sud).

La faute en revient à la démarche administrative qui implique que chaque club, limité à 500 adhérents, demande une autorisation d’exploitation dont l’obtention peut prendre jusqu’à trois mois.

“Nous sommes impatients, mais il faut encore attendre”, explique à l’AFP Keno Mennenga, représentant de Mariana Cannabis, qui table sur un lancement des distributions en janvier.

A Munich, le club de cannabis Cantura est déjà complet. Ses membres y contribuent à hauteur de 25 euros par mois depuis mars.

Entre le coût des locaux, le système de sécurité et le matériel de culture énergivore, l’investissement nécessaire se chiffre en centaines de milliers d’euros, selon Fabian Baumann, son président.

Le trentenaire n’attend lui aussi qu’une chose pour commencer à planter : l’autorisation d’exploitation, qu’il espère obtenir au plus tard en octobre. « Il nous faut environ huit semaines entre la coupe et la récolte. Si tout se passe bien, nous pourrons fournir du cannabis à nos membres cette année. Ce serait merveilleux”, a-t-il déclaré.

Lutte contre le trafic et la criminalité

Le gouvernement allemand espère lutter contre le trafic et la criminalité en créant un circuit légal.

« Le modèle allemand joue sur la progressivité. Il y a l’idée d’être prudent et d’évaluer en temps réel », observe Ivana Obradovic, directrice adjointe de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), et coordinatrice d’une étude sur la mise en œuvre de la légalisation en Amérique du Nord.

« L’idée est de garder le contrôle de l’offre pour éviter qu’elle croisse rapidement », explique-t-elle, rappelant que l’un des paradoxes de la légalisation aux Etats-Unis est d’avoir créé « une situation de surproduction, notamment en Californie et en Oregon, où la production dépasse la demande locale de 5 à 6 fois.

En revanche, tous les pays où la légalisation a été mise en œuvre ont observé un déclin du marché noir, plus ou moins rapide selon les modèles.

Au Canada, seulement 40 % des fumeurs de cannabis se sont approvisionnés sur le marché légal l’année suivant la légalisation en 2018, contre 75 % aujourd’hui, selon les chiffres de l’OFDT.

« Le marché noir est aux commandes et la situation s’aggrave de plus en plus. Nous pouvons empêcher que cela s’aggrave », assure Keno Mennenga.

Blütezeit, une start-up de cannabis basée à Berlin, espère qu’à l’avenir l’Allemagne ira encore plus loin et autorisera la vente dans les pharmacies ou les magasins agréés par l’État.

Pour Nikolaos Katsaras, directeur de Blütezeit, seul un marché commercial, compétitif et lucratif peut rivaliser avec un marché noir structuré depuis des années.

En attendant cette hypothétique vente légale, Blütezeit a rassemblé une communauté en ligne de 10 000 membres et envisage de développer des « clubs de cannabis », des services de commerce électronique et de télémédecine pour l’usage médical de la plante.

Nikolaos Katsaras, docteur en économie, explique qu’il « prend le pouls du marché ».

La seule crainte de ce chef d’entreprise, ce sont les élections législatives de 2025 et un changement de gouvernement.

Le chef de l’opposition démocrate-chrétienne (CDU), Friedrich Merz, largement en tête des intentions de vote, a annoncé qu’il annulerait la légalisation du cannabis si son parti revenait au pouvoir.

AFP

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