Antony Blinken s’est entretenu avec le président gambien Adama Barrow, craignant que ce pays d’Afrique de l’Ouest puisse revenir sur son interdiction des mutilations génitales féminines (MGF), selon le Département d’État américain.
Les députés gambiens ont voté en mars un projet de loi très controversé visant à lever leur interdiction, le renvoyant en commission avant un vote final en plénière, éventuellement le 24 juin.
Le projet de loi n’est pas à l’ordre du jour de cette séance plénière pour le moment mais les parlementaires peuvent encore décider d’en débattre.
Cette question divise depuis des mois ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, à majorité musulmane.
Le chef de la diplomatie américaine s’est exprimé lors de cet entretien téléphonique du mercredi 12 juin 2024 « notre engagement commun envers les principes démocratiques et la protection des droits de l’homme, en particulier les droits des femmes et des filles »selon un communiqué de presse du Département d’État.
Il a soulevé la question de ce projet de loi directement avec le président gambien, a déclaré jeudi un haut responsable du Département d’État sous couvert d’anonymat.
« Nous avons clairement indiqué que ces pratiques étaient horribles. Nous nous y opposons partout dans le monde. Nous serions extrêmement inquiets de voir un pays prendre des mesures pour revenir sur l’interdiction des mutilations génitales féminines.a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller, interrogé à ce sujet lors d’un point presse.
Les MGF sont interdites en Gambie depuis 2015.
Ces mutilations, qui incluent l’excision, peuvent entraîner de graves problèmes de santé, notamment des infections, des hémorragies, l’infertilité et des complications lors de l’accouchement.
La Gambie est l’un des dix pays où les MGF sont les plus répandues : 73 % des femmes et filles âgées de 15 à 49 ans ont subi cette intervention, selon les chiffres de l’UNICEF pour l’année 2024.
Un rapport des Nations Unies publié en mars indique que plus de 230 millions de filles et de femmes dans le monde ont été soumises à cette pratique.
Avec l’AFP
Retrouvez l’actualité incontournable sur notre Compte Tiktok.
