Les pays du sud de l’Europe ne partagent pas seulement le même espace géographique sur la carte du Vieux Continent. L’Espagne, le Portugal, la Grèce et Chypre étaient auparavant considérés comme à l’abri de la montée de l’extrême droite, en raison de leur histoire politique récente et du souvenir encore frais des régimes d’extrême droite – l’Italie étant une exception évidente.
L’Espagne, le Portugal et la Grèce ont été, presque simultanément dans les années 1970, les derniers à se débarrasser des dictatures, tandis que Chypre a longtemps payé – et continue de payer par la division de son territoire. [la partie nord de Chypre est sous l’occupation turque depuis 1974] – les conséquences de l’ingérence de la dictature grecque sur l’île.
Des progrès partout
Un rapide coup d’œil sur les récents résultats des élections et les sondages d’opinion pour les élections européennes montre à quel point nous sommes aujourd’hui loin de ce paysage. Le parti d’extrême droite espagnol Vox, troisième aux législatives de 2023 (12,38%), devrait conserver un score à deux chiffres. Le parti est inscrit dans le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (CRE). Chega, également troisième à l’élection présidentielle au Portugal en 2021, ainsi qu’aux récentes élections législatives avec un impressionnant 18,1%, est l’une des forces qui augmenteront considérablement la présence du groupe parlementaire européen Identité et Démocratie (ID).
À Chypre, où Elam a remporté 8,25 % aux élections européennes de 2019, le parti arrive désormais en troisième position dans les sondages, avec une estimation des suffrages à 10 %. Quant à la Grèce
