Aramco confirme enfin son alliance avec Renault et Geely. Le géant pétrolier saoudien a officialisé ce vendredi son entrée au capital de Horse Powertrain, l’équipementier spécialisé dans la fourniture de moteurs thermiques, créé grâce au regroupement des activités des deux constructeurs dans ce domaine.
Aramco avait signé en mars 2023 une lettre d’intention “en vue de devenir éventuellement actionnaire minoritaire” de Horse, entité dont la création avait été annoncée cinq mois plus tôt par Luca de Meo. Mais les négociations s’éternisent, au point de n’aboutir à la naissance officielle de la nouvelle entreprise, il y a un mois.
« Équipe de tueurs »
L’affaire est désormais conclue. “La décarbonation de l’industrie automobile ne se fera pas seule”, a déclaré dans le communiqué le PDG de Renault, Luca de Meo, pour qui Horse dispose désormais d’une “dream team pour réinventer l’avenir des technologies thermiques et hybrides”.
La participation est toutefois inférieure au scénario qui circule depuis longtemps sur le marché. Le groupe saoudien va acquérir 10% des parts de Horse, alors que le chiffre de 20% a longtemps semblé privilégié. Renault et son allié chinois conserveront chacun 45% du capital.
Le chèque effectué par Aramco valorise le nouvel équipementier à 7,4 milliards d’euros. Ce chiffre « semble relativement généreux par rapport aux autres équipementiers, mais il ne s’agit pas d’un équipementier ordinaire, avec des clients […] plutôt captive», soulignent les analystes de Kepler Cheuvreux.
Horse concevra et produira des moteurs thermiques et hybrides pour les différentes marques Renault et Geely, tout en recherchant d’autres clients ailleurs. L’entreprise revendique donc dès le premier jour 15 milliards de chiffre d’affaires annuel, avec une force de frappe de 19 000 salariés dans le monde et 17 usines.
Sur le plan comptable, cet accord apportera à Renault 370 millions d’euros de liquidités. Malgré le redressement de la rentabilité du constructeur et les centaines de millions générés par la cession progressive des parts détenues dans Nissan, cette somme ne sera pas de trop par rapport aux investissements que doit consentir Renault (comme tous les constructeurs) pour négocier le virage de l’électrification et celui du véhicule centré sur le logiciel.
Focus sur les carburants synthétiques
Le groupe saoudien doit également partager son savoir-faire technologique avec Horse Powertrain. Le communiqué mentionne des collaborations « sur les technologies, les carburants et les lubrifiants », avant de détailler : « Les capacités uniques d’Aramco, dont un réseau mondial de centres de R&D où sont menées des recherches sur les carburants synthétiques, l’hydrogène et l’optimisation des moteurs thermiques, faciliteront le développement de technologies accessibles. et des solutions durables et décarbonées.
Avec l’arrivée d’Aramco chez Horse, Luca de Meo franchit une nouvelle étape dans la réalisation de Revolution, l’ambitieux plan stratégique dévoilé en novembre 2022, qui repose sur une multiplication de partenariats pour s’allier dans chaque métier avec l’entreprise la plus pertinente. Il faut désormais que les résultats économiques soient au rendez-vous, et que la gouvernance multipartite n’entraîne pas un ralentissement des décisions.
