Des ballons remplis de déchets ravivent les tensions entre la Corée du Nord et la Corée du Sud

Des ballons remplis de déchets ravivent les tensions entre la Corée du Nord et la Corée du Sud
Des ballons remplis de déchets ravivent les tensions entre la Corée du Nord et la Corée du Sud

Les choses sont brûlantes entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Et pas seulement à cause des déchets qui voyagent en ballon entre les deux pays. Depuis mardi 28 mai, la Corée du Nord a envoyé près d’un millier de ballons vers son voisin, dont 600 rien que dimanche. A l’intérieur, des mégots de cigarettes, du plastique, des piles usagées, des excréments d’animaux…

Les autorités nord-coréennes ont annoncé ce dimanche 2 juin qu’elles suspendraient cette action : « Nous suspendrons temporairement la dispersion des vieux papiers à la frontière » a indiqué l’agence officielle nord-coréenne KCNA, assurant que ce « contre-mesure » avait été efficace.

Lire aussi : Trois questions sur la guerre des ballons entre les deux Corées

Une action « de bas niveau »

Menacer son voisin de représailles pour cet acte « classe basse », La Corée du Sud considère que l’initiative nord-coréenne contrevient à l’accord d’armistice qui a mis fin aux hostilités entre les deux Corées en 1953, même si “aucune substance dangereuse n’a été trouvée” dans les ballons. L’état-major sud-coréen a demandé au public d’éviter “tous les contacts” avec ces déchets.

Les ballons ont atterri dans les provinces du nord de la Corée du Sud, notamment la capitale Séoul et la région adjacente du Gyeonggi, qui abritent ensemble près de la moitié de la population du Sud. “Nos militaires effectuent des opérations de surveillance et de reconnaissance des sites de lancement de ballons, les suivent par reconnaissance aérienne et collectent les débris tombés, en donnant la priorité à la sécurité publique”, il ajouta.

Accord militaire suspendu

L’annonce de la suspension de ces expéditions mettra-t-elle fin à une éventuelle escalade ? Cela ne prend pas le chemin. Le Conseil de sécurité nationale sud-coréen a annoncé lundi qu’il suspendrait totalement l’accord militaire intercoréen conclu en 2018 avec le Nord afin d’apaiser les tensions entre les deux pays.

Séoul avait déjà partiellement suspendu l’accord l’année dernière suite à la mise en orbite d’un satellite espion par Pyongyang, mais le Conseil de sécurité nationale a déclaré qu’il demanderait au cabinet de « suspendre complètement » jusqu’à ce que la confiance mutuelle entre les deux Corées soit rétablie.

Le Conseil de sécurité avait déjà prévu de reprendre les diffusions de propagande via haut-parleurs à la frontière avec la Corée du Nord. je « Si Séoul choisit de reprendre les émissions par haut-parleurs contre le Nord, que Pyongyang déteste autant que les ballons anti-Kim, cela pourrait conduire à un conflit armé limité dans les zones frontalières. » estimé à partir duAFP Cheong Seong-chang, directeur de la stratégie à l’Institut Sejong.

« Cadeaux sincères »

Pyongyang a affirmé en début de semaine que ses ballons, « cadeaux sincères », visait à répondre à l’envoi sur son territoire de ballons chargés de tracts de propagande contre le dirigeant Kim Jong Un.

La Corée du Nord est depuis longtemps exaspérée par ces agissements de militants sud-coréens, qui envoient parfois aussi de l’argent, du riz ou des clés USB de séries télévisées sud-coréennes.

En 2018, lors d’une période de détente entre les deux pays, les deux dirigeants ont convenu de « cesser complètement tous les actes hostiles les uns contre les autres dans tous les domaines. »

Liberté d’expression

Le parlement sud-coréen a adopté une loi en 2020 pour criminaliser l’envoi de tracts vers le Nord. Mais la loi, qui n’a pas été respectée par les militants, a été annulée l’année dernière car elle violait la liberté d’expression.

Cette semaine, Kim Yo Jong, la sœur de Kim Jong Un, a nargué la Corée du Sud à propos des ballons, affirmant que les Nord-Coréens ne faisaient qu’exercer leur liberté d’expression.

La campagne de ballons intervient après que des analystes ont déclaré que Kim Jong Un avait ordonné des tests d’armes avant de les envoyer en Russie pour sa guerre en Ukraine. Selon le ministère sud-coréen de la Défense, Pyongyang a envoyé environ 10 000 conteneurs d’armes à Moscou en échange de l’expertise russe en matière de satellites.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les négociations climatiques sous pression pour aider les pays du Sud
NEXT comment AI participe au conflit Israël-Gaza