EEn comparution immédiate, deux frères agriculteurs de l’Avesnois, âgés respectivement de 59 et 65 ans, sont poursuivis pour faits graves de prévention. Rébellion, violences avec usage d’arme, de machinisme agricole, et violences contre les commissaires judiciaires pour lesquelles ils risquent jusqu’à 10 ans de prison, rapportent nos confrères de La Voix du Nord.
Placés sous contrôle judiciaire, ils comparaissent libres devant le tribunal d’Avesnes. Dans la chambre, deux camps, celui du plus jeune avec ses sœurs aînées, sa femme et l’autre l’aîné avec sa compagne. Il se considère comme le patriarche quand le second se sent exclu de l’exploitation parce qu’il ne veut pas investir.
Un ressentiment tenace
Avec toute la dextérité possible, le président d’audience tente de calmer les débats, en prenant le temps d’écouter. ” Tout ça pour ça, est-ce que ça vaut le coup ? » Elle aura du mal à recentrer les débats pour en venir strictement aux faits car tous deux sont rancuniers.
Un ressentiment qui aurait pu conduire à deux reprises au drame. Le 15 juillet, deux huissiers sont appelés dans le quartier du plus jeune. L’un d’eux est chargé par le tracteur conduit par le propriétaire et parvient à échapper à une percussion, attrapant avec elle l’aîné qui ne bougeait pas pour voir jusqu’où son frère était prêt à aller.
Il va venir vers nous. Attention ! Il va tuer son frère !
Vient ensuite l’épisode du 30 juillet, vers 23h30. Ce jour-là, une entreprise est missionnée par le plus jeune pour récolter un champ. Le conducteur de la moissonneuse-batteuse et une jeune femme mineure qui l’accompagne sont percutés par un engin agricole conduit cette fois par l’aîné. La mineure dans la cabine filme la scène, où on l’entend crier : « Il va se précipiter sur nous, Attention ! Il va tuer son frère ! » En effet, le plus jeune frère avait grimpé sur le marchepied de l’engin et le comportement de l’aîné avait pour but de le faire tomber.
Lors de l’audience, aucun des accusés n’a reconnu ses actes répréhensibles. La mise en examen du procureur adjoint ne sera pas douce. ” Utiliser les machines agricoles comme armes est intolérable ! » Elle requerra 8 mois de prison avec sursis pour les deux frères avec interdiction de se présenter dans l’entreprise familiale pendant deux ans, de se présenter chez leurs mutuelles, d’entrer en contact avec le conducteur de la moissonneuse-batteuse et la jeune fille. Réquisitions suivies par le tribunal.
