Publié le 13 octobre 2024 à 15h33 / Modifié le 13 octobre 2024 à 15h37
Un vaisseau fantôme. Pas un bateau, non, plutôt un bâtiment flottant lentement dans le noir de l’espace avec, à l’intérieur, quelques survivants répétant consciencieusement les mêmes gestes que la veille, comme si le pouvoir de la routine pouvait retarder l’inévitable. Dans l’atelier de presse du Centre d’Impression de Lausanne (CIL), à Bussigny, qui doit fermer ses portes en mars 2025, une horloge tachée de projections marque après 20 heures. Nuit après nuit, depuis trente-cinq ans, de l’encre s’échappe de les machines à s’incruster dans les murs, plafonds et escaliers. Il donne à ce lieu son odeur chargée d’affect, qui ne sera bientôt plus qu’une réminiscence.
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