Même si le Nouveau Parti démocratique (NPD) du Nouveau-Brunswick n’a pas réussi à faire élire un député depuis 2003, force est de constater que le parti politique peine à se faire une place sur la scène politique. Face à ce constat, plusieurs se demandent si le parti réussira à survivre dans la province.
Alors que la Colombie-Britannique et le Manitoba sont dirigés par des gouvernements néo-démocrates, au Nouveau-Brunswick, ce parti peine à conserver sa place au soleil de la province.
Pour les élections du 21 octobre, le parti présentera des candidats dans seulement 23 des 49 circonscriptions provinciales.
Pourtant, il y a dix ans, le NPD pensait pouvoir faire une percée auprès des électeurs du Nouveau-Brunswick. Une enquête menée en juillet 2014, soit environ deux mois avant les élections, indiquait par exemple que le parti, alors dirigé par Dominic Cardy, recueillait 14 % des intentions de vote.
Mais cette avancée ne s’est pas concrétisée et la formation politique n’a jamais suscité autant d’intérêt depuis. Depuis la démission de son ancien leader Dominic Cardy en 2017, le NPD du Nouveau-Brunswick semble même relativement méconnu des électeurs.
Certaines personnes rencontrées à Dieppe disent par exemple connaître très peu le parti, aujourd’hui dirigé par Alex Blanc.
Alex White est chef du NPD depuis août 2022.
Photo: Radio-Canada / Serge Clavet
Gabriel Comeau dit par exemple avoir moins remarqué la présence de ce parti depuis lors des élections de 2020 et 2018. Selon lui, le Parti Vert est venu remplacer, en quelque sorte, le NPD.
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Lévis Doucet avoue connaître très peu de choses sur le Nouveau Parti démocratique du Nouveau-Brunswick.
Photo: Radio-Canada / Serge Clavet
Lévis Doucet, également résident de Dieppe, avoue connaître peu de choses sur le NPD.
On en entend si peu parler que je ne peux pas dire que le parti n’est pas crédible, mais je ne peux pas non plus dire qu’il l’est.
Peu de pancartes et peu de présence médiatique font que les gens oublient parfois cette fête.
De plus en plus à gauche
Pour le politologue Mario Lévesque, c’est le changement de NPD à gauche de l’échiquier politique ces dernières années, ce qui explique ses difficultés.
Être fortement à gauche est beaucoup plus difficile. Ce qu’on a vu, après l’élection de 2014, quand Cardy a quitté[en2017c’estquetousceuxquiétaientpluscentrauxàgauchedupartietilsontrejointlePartiVert[en2017c’estquetousceuxquiétaientplusaucentresontsortisdupartietilssontjointsauPartivert[in2017isthateveryonewhowasmorecentralleftthepartyandtheyjoinedtheGreenParty[en2017c’estquetousceuxquiétaientplusaucentresontsortisdupartietilssesontjointsauPartivert
souligne le professeur de sciences politiques à l’Université Mount Allison à Sackville.
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Mario Levesque est professeur de sciences politiques à l’Université Mount Allison.
Photo : Radio-Canada / Frédéric Cammarano
Selon Mario Lévesque, il semble donc peu probable que le NPD un jour, il remporte une élection.
Avoir un parti, c’est gagner les élections. Si nous ne voulons pas gagner les élections, ce que je dirais, c’est qu’ils se positionnent davantage comme un groupe d’intérêt.
Le parti des travailleurs et des syndicalistes
Depuis son virage plus à gauche, plusieurs personnes ont cependant décidé de se tourner vers les Verts. En 2019, 14 candidats néo-démocrates ont quitté leur famille politique pour se joindre à l’équipe de David Coon.
Le NPD est un parti proche depuis longtemps des travailleurs et des syndicats. Selon le président de la Fédération des travailleurs du Nouveau-Brunswick, Daniel Légère, c’est toujours le cas.
Les syndicalistes iront surtout chercher un parti de centre gauche. Le parti autre que le NPDau Nouveau-Brunswick, qui penche le plus de ce côté-là, ce serait le Parti vert
souligne-t-il.
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Dominique Cardy
Photo: Radio-Canada / Radio-Canada/Antoine Trépanier
L’ancien chef du parti politique, Dominique Cardyva plus loin et décrit désormais son ancienne famille politique comme étant à l’extrême gauche de l’échiquier politique.
Il y a toujours des gens qui veulent jouer à des jeux radicaux, se présentant comme marxistes ou fascistes de l’autre côté. Je ne sais pas pourquoi ils feraient des choses comme ça. Je ne pense pas que les gens s’intéressent beaucoup à des jeux comme celui-là.
» dit celui qui fut ministre de l’Éducation dans le dernier gouvernement de Blaine Higgs.
Selon lui, le NPD a désormais perdu toute crédibilité.
On peut voir dans une démocratie si un parti est pertinent ou non et il est clair que les Néo-Brunswickois ont décidé que le NPD ne l’était pas.
Jean-Marie Nadeau portait les couleurs de NPD à deux reprises. Le parti n’était pas très populaire à l’époque, dit-il, avant d’ajouter que la situation n’a pas beaucoup changé. Il fait partie de ceux qui ont décidé de changer d’allégeance politique.
Je considère que le NPD le courant est assez moribond dans le sens où ils devraient même laisser toute la place à gauche aux Verts
analyse Jean-Marie Nadeau qui se dit d’avis que les Verts ont pris la place des néo-démocrates.
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Jean-Marie Nadeau a été candidat du NPD à deux reprises.
Photo: Radio-Canada / Serge Clavet
Je suis heureux de vivre avec le Parti vert en ce moment, j’en suis heureux en tant qu’ancien néo-démocrate.
Bien qu’il soit mathématiquement impossible que NPD du Nouveau-Brunswick forme le prochain gouvernement, son chef, Alex White, se dit satisfait de l’état de son parti.
Le soutien augmente, nos revenus augmentent et le nombre de membres augmente. Le parti est vraiment dans une meilleure position qu’il ne l’a été depuis des années
avance celui qui est candidat à Quispamsis, la circonscription du premier ministre sortant Blaine Higgs.