Israël et le Hamas en guerre, jour 215

(Rafah) L’armée israélienne a mené mercredi des frappes aériennes meurtrières et des opérations « ciblées » dans la ville palestinienne de Rafah, menacée par une importante offensive terrestre, au moment où se tiennent des négociations de « dernière chance » au Caire. » en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas.


Publié à 6h29

Mis à jour à 7h14

Ce qu’il faut savoir

  • Selon les médias égyptiens, les négociations ont repris au Caire pour une trêve « en présence de toutes les parties » ;
  • Israël annonce la réouverture du passage de Kerem Shalom pour acheminer « l’aide humanitaire » ;
  • Le Qatar appelle la communauté internationale à prévenir le « génocide » à Rafah ;
  • Washington suspend la livraison de bombes à Israël en raison de ses « inquiétudes » concernant Rafah.

Des représentants d’Israël et du mouvement islamiste palestinien Hamas ainsi que des médiateurs qataris, américains et égyptiens sont présents au Caire où les négociations ont repris en fin de matinée, selon des médias proches des autorités égyptiennes.

Malgré les multiples avertissements et les pressions internationales en faveur d’une trêve, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit déterminé à lancer une attaque terrestre contre Rafah, à la limite sud de la bande de Gaza assiégée, le dernier bastion israélien du Hamas qu’il a juré d’anéantir.

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PHOTO-, AGENCE FRANCE-PRESSE

Soldats israéliens à la frontière de Gaza.

Le Hamas est responsable d’une attaque sans précédent contre Israël menée le 7 octobre 2023 depuis Gaza qui a fait plus de 1.170 morts, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP établi à partir de données officielles. Plus de 250 personnes ont été kidnappées lors de l’attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 sont considérées comme mortes, selon l’armée.

La réponse israélienne a été dévastatrice : le déluge de tirs sur la bande de Gaza où sont entassés quelque 2,4 millions de Palestiniens a jusqu’à présent coûté la vie à 34 844 personnes selon le Hamas, provoquant une catastrophe humanitaire avec une situation de famine au nord selon le Hamas. L’ONU et des destructions colossales. Au cours des dernières 24 heures, 55 décès supplémentaires y ont été enregistrés par le ministère de la Santé du Hamas.

Après le départ de dizaines de milliers de Palestiniens sommés lundi par Israël de quitter l’est de Rafah, l’armée a pris le contrôle du passage stratégique de Rafah pour le transfert de l’aide avant de le fermer, et a continué de bombarder la ville.

Durant la nuit, des blessés et des corps ont été retirés des décombres des maisons détruites devant des habitants inquiets ou en pleurs à Rafah, adossé à la frontière égyptienne fermée.

“Nous avons très peur”

« Nous avons très peur. L’armée d’occupation continue de tirer des obus sans discernement sur les quartiers de l’est de Rafah, en plus d’une intensification des raids aériens”, a déclaré à l’AFP Mouhanad Ahmad Qishta, 29 ans, un habitant local. habitant. « Même les zones présentées comme sûres par l’armée israélienne sont bombardées. »

L’armée a déclaré que ses troupes poursuivaient leurs « opérations ciblées dans l’est de Rafah, sur la base d’informations faisant état de terroristes opérant dans la région ».

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PHOTO VALENTIN RAKOVSKI, AFP

Carte et images satellite de Planet Labs PBC montrant les emplacements où des véhicules de l’armée israélienne étaient stationnés autour de Kerem Shalom, un point de passage entre Gaza et Israël, au 3 mai.

« Plusieurs terroristes ont été éliminés lors des affrontements. Des ouvertures de tunnels ont été découvertes par les soldats qui ont procédé à leur destruction », a-t-elle ajouté.

Les avions de combat, a-t-elle expliqué, ont frappé « plus de 100 cibles » de groupes armés dans la bande de Gaza, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, a pris le pouvoir en 2007.

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PHOTO SOPHIE RAMIS, AFP

Carte du sud de la bande de Gaza montrant notamment la zone orientale de Rafah où Israël a lancé lundi 6 mai une opération d’évacuation des habitants vers une « zone humanitaire ».

“Inacceptable”

Sous la pression des Etats-Unis, son principal allié, Israël a annoncé la réouverture du passage de Kerem Shalom, près de Rafah, fermé lundi au lendemain de tirs de roquettes du Hamas dans la zone qui ont tué quatre soldats.

Des camions en provenance d’Égypte transportant de la nourriture, de l’eau et des médicaments sont arrivés au terminal de Kerem Shalom et devraient entrer dans le territoire palestinien après inspection, a indiqué l’armée.

Interrogée en milieu de matinée, Juliette Touma, porte-parole de l’Unrwa, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, a indiqué à l’AFP que ce passage “n’était toujours pas ouvert”.

Un deuxième passage en provenance d’Israël, celui d’Erez, d’où l’aide est acheminée vers le nord de Gaza, continue de fonctionner, selon l’armée.

L’ONU a déclaré mardi qu’il ne lui restait plus qu’une journée de réserves de carburant pour les opérations humanitaires à Gaza et a appelé à la réouverture des points de passage.

L’exécutif américain a jugé leur fermeture « inacceptable », alors que la population de Gaza est menacée de famine selon l’ONU.

Les États-Unis ont également « suspendu la livraison » d’une cargaison à Israël après l’absence de réponse du pays à ses « inquiétudes » concernant une offensive à Rafah, a déclaré un responsable américain.

« Tour décisif »

Le Qatar a appelé la communauté internationale à agir pour empêcher un « génocide » à Rafah, où sont entassés quelque 1,4 million de Palestiniens, dont la grande majorité sont déplacés.

Afin d’éviter un assaut à Rafah qui pourrait provoquer un « bain de sang » selon l’ONU, des médiateurs se précipitent au Caire pour trouver un terrain d’entente entre le Hamas et Israël, dont les positions affichées restent très éloignées. .

Le Hamas, selon le responsable du mouvement Khalil al-Hayya, a accepté une proposition de trêve comprenant trois phases, chacune d’une durée de 42 jours et comprenant un retrait israélien du territoire et un échange d’otages et de prisonniers palestiniens, dans le but d’un « cessez-le-feu permanent ».

Mais Israël a répondu que la proposition acceptée était « loin de (ses) exigences » et a réitéré son opposition à un cessez-le-feu permanent jusqu’à ce qu’il ait « vaincu » le Hamas.

Mercredi, un responsable du Hamas a encore insisté sur « les revendications légitimes de notre peuple » et évoqué un « cycle décisif » au Caire.

Benjamin Netanyahu a indiqué avoir demandé à sa délégation au Caire de « continuer à être ferme sur les conditions nécessaires à la libération » des otages et « essentielles » à la sécurité d’Israël.

« Cela pourrait être la dernière chance (pour Israël) de récupérer les captifs […] vivant », a déclaré mardi un responsable du Hamas.

 
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