Au Togo, le président Faure Gnassingbé sort renforcé des élections législatives

Au Togo, le président Faure Gnassingbé sort renforcé des élections législatives
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Le président togolais, Faure Gnassingbé, le 24 février 2024, à Abuja (Nigéria). GBEMIGA OLAMIKAN/AP

Le parti du président Faure Gnassingbé a largement remporté les élections législatives de lundi au Togo, a annoncé samedi 4 mai la commission électorale, ce qui permettra au chef de l’Etat de se maintenir au pouvoir en vertu d’une nouvelle Constitution adoptée en avril.

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L’Union pour la République (Unir), le parti présidentiel, a obtenu 108 députés sur 113, selon les résultats provisoires annoncés à Lomé par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Dago Yabré, après un dépouillement diffusé en direct sur la chaîne de télévision nationale. Le taux de participation était de 61%, selon la Ceni.

Ces résultats, qui doivent encore être confirmés par la Cour constitutionnelle, constituent un triomphe pour le parti du président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père, resté à la tête de l’Etat pendant près de trente-huit ans. Cela devrait lui permettre de rester maître du destin du Togo pendant au moins les six prochaines années.

Un « coup d’État institutionnel »

La nouvelle Constitution adoptée le 19 avril par les députés sortants a fait passer le pays d’un système présidentiel à un système parlementaire. Le pouvoir est désormais entre les mains d’un président du conseil des ministres, qui est automatiquement le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. C’est le cas de Faure Gnassingbé, président de l’Unir.

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Cette réforme constitutionnelle a été vivement critiquée par l’opposition togolaise et les organisations de la société civile, qui dénoncent une « Coup d’État institutionnel » et y voient un moyen pour Faure Gnassingbé de rester indéfiniment au pouvoir. Selon la Constitution précédente, M. Gnassingbé n’aurait pu briguer qu’un dernier mandat en 2025. L’opposition affirme que la suppression du suffrage direct pour élire le chef de l’État permettra à ce dernier d’être reconduit dans ses fonctions sans limite de mandat tant que son parti remporte les élections législatives.

Pour le parti au pouvoir, au contraire, la réforme constitutionnelle rend le pouvoir plus représentatif. Selon la nouvelle Constitution, le Président de la République, nommé par les députés pour quatre ans, devient un simple titre honorifique.

“Moins de 70 observateurs” dans tout le pays

Les élections se sont déroulées dans le calme lundi, malgré un climat politique tendu. Dans les jours qui ont suivi, plusieurs organisations internationales ont exprimé leur satisfaction quant au déroulement du vote.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont déclaré mercredi qu’elles se félicitaient « la mise en place d’un cadre de concertation permanent » ainsi que « bon déroulement de la campagne électorale »et salué « la tenue des élections dans le calme ». La veille, une mission électorale de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) avait jugé que le vote avait été « libre, équitable et transparent ».

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De leur côté, certaines voix de l’opposition ont commencé à critiquer le déroulement des élections. Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT, opposition) a regretté mercredi “organisations internationales [aient] validé les élections frauduleuses » lundi, déplorant qu’ils aient déployé «moins de 70 observateurs» dans tous les pays.

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La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), un regroupement de partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile, a affirmé avoir observé tout au long de la journée électorale “un nombre de voix excessif dans plusieurs centres”de la « des retards dans le début du vote » et listes électorales “Pas affichée”.

Treize partis politiques et organisations de la société civile togolaises ont déposé un recours devant la Cour de justice de la CEDEAO en avril pour exiger le retrait de la nouvelle Constitution du pays. Les tentatives de l’opposition de manifester contre la nouvelle Constitution sont tombées dans l’oreille d’un sourd, les autorités empêchant les dirigeants de l’opposition de se réunir. Au Togo, les manifestations sont interdites depuis 2022, après une attaque du grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué.

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Le Monde avec l’AFP

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