Ce réseau bancaire parallèle qui brassait des millions pour les criminels et les terroristes

Ce réseau bancaire parallèle qui brassait des millions pour les criminels et les terroristes
Ce réseau bancaire parallèle qui brassait des millions pour les criminels et les terroristes

Dans certains pays du Moyen-Orient, le système est autorisé. En Europe, c’est illégal. Jeudi, le plus grand réseau hawala découvert en Europe, impliquant six Palestiniens, dont quatre établis en Belgique, a été jugé. Selon les calculs du parquet fédéral, 100.000 euros transitaient chaque semaine par cette liaison belge.

Avec le hawala, le client, qui souhaite envoyer de l’argent à une connaissance éloignée, remet l’argent à l’agent hawala le plus proche, qui s’entretient ensuite avec son correspondant dans la région du destinataire. Il ne lui reste plus qu’à se rendre chez ce deuxième agent qui lui remet la même somme. Les agents prennent une commission. Ils effectueront des transactions de compensation après une série de transactions.

« On ne voit plus beaucoup ce niveau d’organisation dans le terrorisme »

Confiance, confiance

Tout est basé sur la confiance. Il n’y a pas d’écriture. Cela en fait un système populaire auprès des criminels et des terroristes. C’est à la suite d’enquêtes sur le financement du terrorisme que la branche belge de ce réseau hawala a été découverte. À trois reprises en 2019, le réseau a été utilisé pour envoyer de l’argent à des femmes occidentales incarcérées à Al-Hol, ce camp géré par des Kurdes syriens où sont enfermés les femmes et leurs enfants capturés après la chute de l’État. Islamique.

Au cours d’une rencontre furtive, des sommes considérables ont changé de mains sans un mot.

Des observations et des écoutes ont été réalisées. La police a constaté des échanges furtifs dans les halls d’immeubles de Schaerbeek. Après un bref appel dans la rue pour préciser le numéro exact du bâtiment, deux hommes se sont rencontrés et une enveloppe a changé de mains, sans un mot.

Les sommes pourraient s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros ou de dollars. Le transfert le plus élevé – vers Dubaï – était de 800 000 euros. La commission des agents variait de 1 % à 6,8 %. Pour que l’argent finisse dans la main droite, une photo d’un billet de 5 euros avec son numéro de série bien visible était envoyée au destinataire qui pouvait ainsi présenter ses accréditations à l’agent qui lui avait remis l’argent.

En Belgique, les menaces liées au terrorisme et à l’extrémisme ont augmenté de 41% en 2023

Dans le téléphone du prévenu principal, Husam A., 31 ans, 6 000 photos de billets et 6 000 photos de cartes d’identité ont été découvertes. Il faisait partie d’une chaîne WhatsApp, intitulée « Les commerçants de la grande Europe » sur laquelle 532 agents ont été retrouvés. Cinq ans de prison ont été requis contre lui. Les autres risquent des peines allant de 2 à 5 ans. M. Guerra a également demandé la confiscation de 4,22 millions d’euros.

Me Nathalie Gallant, avocate de Husam A., rejette la prévention du financement du terrorisme. Elle ne nie pas le blanchiment d’argent de la part de son client mais elle estime que le parquet fédéral veut lui imposer un procès trop gros. Sa famille, a-t-elle souligné, est active depuis 40 ans dans le hawala, autorisé à Gaza d’où il est originaire. Et, compte tenu de son jeune âge, il ne pouvait se situer qu’au bas de l’échelle. Les autres défenses plaident vendredi.

 
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