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L’armée ukrainienne manque cruellement de soldats et envisage de rapatrier les hommes en âge de combattre exilés à l’étranger depuis le début de la guerre.
La décision est controversée. Le chef de la diplomatie ukrainienne a déclaré mardi 23 avril que des « mesures imminentes » seraient prises pour ramener en Ukraine les hommes en âge de combattre qui se trouvent à l’étranger. L’Ukraine, qui fait face depuis deux ans à l’armée russe, a besoin de soldats. De plus, Kiev s’attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou les mois à venir.
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L’Ukraine ne délivrera donc plus de passeports à l’étranger aux hommes âgés de 18 à 60 ans, selon un texte publié mercredi par le gouvernement. Seule la délivrance de « cartes d’identité pour entrer en Ukraine » est maintenue pour cette catégorie d’hommes, indique la diplomatie ukrainienne.
Ainsi, selon plusieurs médias ukrainiens, les consulats auraient déjà cessé d’accepter de fournir leurs services aux hommes concernés.
La société d’État Dokument, qui facilite la délivrance des documents officiels ukrainiens, a par exemple annoncé mardi sur son site qu’elle « suspendait » les procédures à l’étranger pour des « raisons techniques ».
L’arrêt des services consulaires, notamment le renouvellement des pièces d’identité et d’autres démarches administratives importantes, pourrait ainsi pousser les Ukrainiens à rentrer au pays.
Les hommes en âge de combattre interdits de voyager à l’étranger
Depuis le début du conflit, Kiev a interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l’étranger, à quelques exceptions près. Mais, selon les estimations des médias, des dizaines de milliers d’hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d’aller combattre sur la ligne de front.
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Les autorités ont récemment adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les sanctions contre les récalcitrants. Ils ont également abaissé l’âge de mobilisation de 27 à 25 ans.
Réactions de masse
De nombreuses personnalités ont critiqué l’annonce de mardi, la jugeant inefficace, voire illégale. “Cela ne forcera aucun homme parti à l’étranger à retourner en Ukraine et à aller se battre”, a déclaré sur Facebook Serguï Petoukhov, ancien vice-ministre de la Justice.
L’économiste populaire Serguiï Foursa a dénoncé cette décision, la qualifiant de « vengeance » et de « populisme » de la part du pouvoir qui risque selon lui de « diviser la société » au lieu de susciter une mobilisation. . Le chef de l’ONG ukrainienne Helsinki Union, Oleksandr Pavlitchenko, a estimé que cette mesure ne ferait que nuire à la réputation du pays à l’étranger, la qualifiant d’« abus de pouvoir ».
