Peut-être que vous mangez des céréales au petit-déjeuner, du pain de mie au dîner, ou même des sodas et des gâteaux industriels pour votre collation. Ces produits sont dits « ultra-transformés ». Ils prennent beaucoup de place dans nos supermarchés. Selon une étude belge, ils occupent 10 mètres de rayon, contre 3,6 mètres pour les aliments sains. Au total, ces produits représentent plus de 30% de toute l’alimentation consommée en Belgique.
Pour les produire, l’industrie agroalimentaire utilise une technique appelée « fractionnement ». Les aliments non transformés comme les œufs, les pommes de terre ou le maïs sont réduits en dizaines de poudres et de sirops pour remanufacturer d’autres aliments. “Cette technologie alimentaire a complètement modifié la matrice alimentaire, c’est ce que le produit peut vous apporter en termes de nutriments. Comme il est totalement détruit, vous ne disposez plus des nutriments adaptés à la consommation humaine. explique Pierre Garin, chef du service de diététique des Cliniques Saint-Luc.
Ces produits contiennent également des additifs et des émulsifiants, qui permettent aux fabricants de rendre les aliments plus appétissants et plus savoureux. Les supermarchés sont souvent critiqués pour leur promotion, mais certains affirment vouloir faire un effort. “On ne va pas l’interdire tout de suite, je pense que ce ne le sera même pas à moyen terme, mais on essaie de plus en plus de mettre en avant les fruits, les légumes, le poisson, la viande. Produits bruts et naturels», déclare Karima Ghozzi, porte-parole de Delhaize.
En général, la liste des ingrédients est relativement longue
Le sujet est devenu un problème de santé publique aux conséquences importantes : obésité, diabète, cancer, voire dépression. “Ils contiennent généralement beaucoup de sucre, de graisses, de sel et moins de vitamines et de minéraux. Différentes études ont montré des associations entre la consommation excessive d’aliments ultra-transformés et un certain nombre de maladies. Cela montre qu’il augmente probablement le risque d’obésité, de maladies cardiovasculaires, de diabète, etc.», déplore Hélène Alexiou, diététicienne au service de diététique de la Haute École Vinci.
Pour identifier ces aliments, il faut lire les étiquettes. “En général, la liste des ingrédients est relativement longue avec des produits que vous ne retrouveriez pas dans votre cuisine. Par exemple émulsifiants, sirop de sucre inverti, extraits de malt d’orge», ajoute Hélène Alexiou.
