Cette capitale est devenue un nid d’espions russes

Cette capitale est devenue un nid d’espions russes
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L’Autriche, une nouvelle fois accusée d’être un nid d’espions russes, promet de légiférer pour limiter les activités de Moscou sur son territoire au cœur de l’Europe et convoque mardi un Conseil national de sécurité.

Les taupes liées à Vladimir Poutine sévissent toujours en Autriche.

ats

L’arrestation fin mars d’un ancien agent secret a mis le feu aux poudres après plusieurs affaires embarrassantes pour le pays alpin depuis 2018.

Egisto Ott est soupçonné d’avoir fourni “systématiquement” des informations à la Russie contre paiement, selon des éléments de l’enquête cités par l’agence APA.

L’information provenait de Grande-Bretagne, où des messages compromettants ont été découverts dans le cadre de l’affaire de cinq Bulgares jugés pour espionnage.

Plus grave encore : alors que le président russe Vladimir Poutine mène depuis deux ans une guerre sans merci contre l’Ukraine, des taupes opèrent toujours, selon une Source proche des services de renseignement autrichiens interrogée par l’AFP.

Au nom de Marsalek

Avec Ott, des agents doubles auraient agi pour le compte du désormais mondialement connu Autrichien Jan Marsalek, au cœur de la faillite de la société de paiement bavaroise Wirecard.

Introuvable depuis sa fuite en 2020, il se trouverait à Moscou sous une fausse identité, protégé par les services de renseignement russes, selon les enquêtes des médias internationaux.

“Chez nous, les agents viennent simplement de la police ou de l’armée” et certains sont tentés de leur tourner le dos alors que dans les grands pays occidentaux, ils sont souvent formés dans les meilleures universités, décrypte Siegfried Beer, fondateur du centre viennois ACIPSS. , dédié au renseignement.

Selon lui, la transition au gouvernement du parti d’extrême droite FPÖ entre 2017 et 2019 « a fait beaucoup de dégâts ». Le mouvement, longtemps lié à la Russie par un accord officiel de coopération, avait pris le contrôle de l’Intérieur, un ministère stratégique qui lui avait toujours échappé auparavant. Et s’est distingué par une perquisition très controversée des services de renseignement.

Plusieurs services occidentaux ont par la suite limité leurs échanges d’informations avec l’Autriche, de peur qu’elles ne soient partagées avec Moscou. On se souvient aussi de la chef de la diplomatie autrichienne Karin Kneissl qui a invité le chef du Kremlin à son mariage et valsé avec lui.

L’extrême droite dans le viseur

Des liens troubles que l’actuel gouvernement, formé d’une coalition entre conservateurs et Verts, aime à rappeler à l’approche des élections législatives prévues fin septembre. Il accuse le FPÖ, en tête des intentions de vote, de ruiner la réputation du pays. Face à ces allégations, cette formation politique se défend.

“Cela fait plus d’un an que les représentants du parti Russie unie de Vladimir Poutine ont confirmé” que l’accord de coopération qui nous unissait “n’existe plus”, a répondu à l’AFP son porte-parole, Volker Höferl.

Soucieux de faire jouer ses muscles en pleine campagne électorale, le chancelier Karl Nehammer a convoqué une réunion pour stopper « l’infiltration russe ».

Et la ministre de la Justice Alma Zadic envisage de durcir la loi, déplorant « les failles » qui ont permis au pays de devenir « un paradis pour les espions du monde entier ».

Actuellement, aucun texte n’interdit les activités d’espionnage – sauf si elles visent spécifiquement l’Autriche – dans ce pays neutre, membre de l’Union européenne où sont basées de nombreuses organisations internationales.

Guerre froide

L’hebdomadaire viennois Falter a répertorié début mars 23 des espions russes agissant sous couvert d’activités diplomatiques. Rien de bien surprenant, pour qui gratte un peu derrière le décor d’opérette de la capitale.

Parce qu’il fut occupé par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, dont les Soviétiques, puis plaque tournante des échanges est-ouest pendant la guerre froide, ce pays alpin de neuf millions d’habitants parvint à conserver son attractivité après 1989.

Fin du secret bancaire, interdiction des cartes téléphoniques anonymes : il y a certainement eu des réformes, souvent réclamées par Washington. Mais «la qualité de vie et le caractère multiculturel de Vienne font que les agents s’y sentent toujours aussi bien», ironise Siegfried Beer, qui constate que nombre d’entre eux décident d’y prendre leur retraite plus ou moins sereinement.

Avec une issue parfois tragique : au cours des quinze dernières années, un ancien chef des renseignements jordaniens, un ancien ministre libyen du pétrole et l’ex-gendre en disgrâce d’un président kazakh ont perdu la vie.

Vladimir Poutine salué comme un héros

Vladimir Poutine s’est félicité lundi du “retour à la patrie” des territoires ukrainiens occupés par Moscou, acclamé par une foule rassemblée sur la Place Rouge après sa très large réélection à l’issue d’une présidentielle sans opposition.

19/03/2024

 
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