De l’autre côté de la Sarine, plusieurs traditions populaires sont encore utilisées aujourd’hui pour tenter d’anticiper la météo à venir. Par exemple, le temps nécessaire à l’explosion du Böögg (bonhomme en coton dont la tête est remplie de feux d’artifice, brûlé à l’occasion de la fête du printemps zurichoise, le Sechseläuten), est considéré comme un indicateur. Plus tôt l’explosion se produira, plus l’été sera beau. Sauf que cette année, la crémation a été annulée à cause de fortes rafales de vent.
Orphelins de cette prédiction, de nombreux Suisses alémaniques se sont tournés ce week-end vers le Muotatal. Dans cette région du sud du canton de Schwytz, six «experts» ont prédit le temps qu’il fera pour les deux prochaines saisons, en s’appuyant sur d’anciennes règles paysannes et sur des observations de la nature, par exemple le comportement des souris ou la croissance des pommes de pin.
Et d’une manière générale, ils sont assez unanimes : cet été sera chaud, mais orageux, tandis que l’automne ne sera « pas vraiment beau, mais pas tout à fait mauvais non plus », résume l’un des sages, Josef Bürgler. Chacun des prophètes a également fait son petit commentaire, parfois énigmatique. “Le jour de la fête nationale, le 1er août, les fusées devront être au congélateur, sinon elles exploseront à cause de la chaleur”, selon Karl Hediger.
Pour son collègue Martin Holdener, il fera tellement chaud à partir de la mi-juillet que « les bikinis en tissu bas vont vite se vendre ». Quant à Alois Holdener, il prédit qu’en août : “La bière pourra à peine se refroidir et les saucisses grilleront presque toutes seules au soleil.” Selon eux, les conditions estivales laisseront subitement place à un climat beaucoup plus automnal, à partir de la mi-septembre, avec une alternance de journées ensoleillées, de journées pluvieuses et, selon l’altitude, de neige.
