En Chine, un cas rare de censure en direct à la télévision d’État

En Chine, un cas rare de censure en direct à la télévision d’État
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Une grave explosion vient de se produire à Yanjio, dans le Hebei, à l’est de Pékin. Arrivé sur les lieux du drame, un journaliste de la chaîne nationale CCTV, micro à la main, a décrit les événements : « On constate la présence importante des secours, des pompiers et des policiers qui arrivent encore… » mais elle n’a pas la possibilité de terminer. Plusieurs agents circulent autour d’elle, “tai weixian le”, un homme en uniforme et une casquette noire sur la tête lui a dit : “c’est trop dangereux”, avant de se placer devant la caméra. Le plateau de Pékin revient alors à l’image où l’on voit le visage inquiet de la présentatrice, tandis que sa collègue tente de réconforter le journaliste : «D’accord Hailin, prends soin de toi. »

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Les journalistes étrangers et chinois sont régulièrement empêchés de travailler et harcelés en Chine, mais il est plus rare que cela arrive aux journalistes des principaux médias d’État chinois. Encore moins en direct à la télévision nationale : d’où les réactions indignées d’une partie du public chinois, qui a découvert à la fois le traitement réservé aux journalistes par les autorités, et la volonté de cacher la réalité d’un accident dont le bilan officiel est de sept morts et vingt-cinq morts. sept blessés.

Les réactions ont été nombreuses, tant de la part d’utilisateurs anonymes des réseaux sociaux que de personnalités médiatiques, comme Hu Xijin, chroniqueur très nationaliste. Temps mondialdénonçant : « Il s’agit d’un manque de respect du droit du public à l’information et d’une restriction infondée du droit des médias à rapporter les faits. » L’indignation est telle que les autorités locales ont fini par présenter leurs excuses jeudi 14 mars : elles affirment « évacuation rapide » pour justifier les actions de leurs agents, mais regrette « mauvaises compétences en communication » dont l’attitude “brut et simple” a “a suscité l’incompréhension des journalistes”. Le problème est que l’hostilité des autorités est confirmée par une deuxième vidéo, filmée par une autre journaliste de China Media Group, la maison mère de CCTV, évacuée de force avec son équipe.

Changement d’époque

Cette polémique est d’autant plus surprenante que les autorités s’appuient généralement sur les grands médias d’État, plus étroitement contrôlés, pour relayer la version officielle des événements. Les quelques médias chinois les plus indépendants sont muselés depuis plus de dix ans et les quelques journalistes les plus ambitieux sont empêchés de faire leur travail ou arrêtés. Les autorités locales sont généralement plus préoccupées par la présence de journalistes étrangers, dont le travail échappe à la censure. « Pour une fois, nous, journalistes, sommes tous égaux. Pas égaux dans notre liberté d’accès à l’information, mais égaux dans l’impossibilité de rapporter les faits », souligne un ancien journaliste de Nanfang Zhoumo (l’hebdomadaire du Sud), autrefois réputé pour son indépendance, sur le réseau social WeChat.

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